Galerie RX 6, avenue Delcassé 75008 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Depuis vingt cinq ans qu’il est apparu sur la scène artistique, Georges Rousse n’a eu de cesse de parcourir le monde. A la façon d’un personnage de fiction qui arpenterait le globe en enjambant plaines, vallées et montagnes, comme on traverse simplement une rue, qui se trouverait du jour au lendemain d’un coin à l’autre de la planète sans qu’on puisse jamais savoir où il est. Bref qui aurait fait du monde son monde et qui ne cesserait d’en faire le tour à la recherche d’on ne sait quel trésor. Mais Rousse n’est pas un héros de légende, c’est un artiste et son médium est la photographie.
Non point celle de ses a nés, mais celle que l’on désigne volontiers du qualificatif de « plasticienne » et qui procède de toute une fabrication plus ou moins savante. […] Depuis vingt-cinq ans qu’il est à l’oeuvre, Georges Rousse a réalisé, on s’en doute, un nombre considérable d’images et son travail a connu toutes sortes de formulations plastiques. D’une manière de figuration libre à une abstraction nettement géométrique, en passant par l’utilisation de certains motifs comme des mots, des fragments de texte, des détails de cartes topographiques, des reproductions d’édifices, etc., son oeuvre s’offre à voir dans une tension entre différentes qualités antagonistes. Il y va en effet du distinct et de l’indistinct, du repéré et de l’innommable, de l’opaque et du transparent, du physique et du métaphysique, des ténèbres et de la lumière, de l’ordre et du chaos enfin. Quelque chose est à l’oeuvre dans la démarche de Georges Rousse qui déroute et fascine à la fois. Quelque chose qui nous interpelle parce qu’elle instaure un doute. À en croire les philosophes, pour ce que le doute transforme le cours d’une réflexion en expérience et pour ce qu’il établit une sorte de méthode expérimentale de la subjectivité, le doute mobilise une autre énergie que le questionnement initial de toute réflexion.
Prospectif par nature il se définit comme une invitation à une permanente remise en question, à la quête d’un éternel reporté.
Philippe Piguet