Galerie David Guiraud 5 rue du Perche F-75003 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Les tirages de Weegee empruntés aux collections de la Maison Européenne de la Photographie sont le point de départ de notre promenade américaine.
Tout commence avec Weegee, Weegee the Famous, comme il aimait s’appeler et tamponner ses photos. Il a été durant des décennies, le photographe de New York, arpentant les rues de jour et de nuit dans sa voiture spécialement aménagée en bureau et en studio photo ; branché sur la radio de la police, il vivait et rendait compte presque en temps réel de tous les faits divers qui agitaient la ville.
D’autres photographes à la même époque, portent un regard plus humaniste sur New York. L’accident, l’imprévu, le sordide ou la mort disparaissent pour laisser place à une cité qui ne conserve que sa douceur, sa poésie et peut-être aussi une certaine mélancolie. Louis Stettner capte dans ses images, les moments de repos et de détentes des habitants de New York. Il les saisit assis dans des parcs face ou au bord de l’eau avec pour horizon la Statue de la Liberté ou les gratte-ciel de Manhattan. Elliott Erwitt immortalise une élégante qui contemple du haut d’un immeuble le sommet de l’Empire State Building, dressé plus haut que tous les autres.
Mais New York n’est pas l’Amérique et dans les États la vie est sensiblement différente. Loin de l’agitation et de la croissance des métropoles, la jeunesse désoeuvrée se laisse prendre au piège de la drogue. Dans les années 1960 et 1970, Larry Clark réalise un reportage sur des jeunes toxicomanes dont il partage le quotidien. Les images montrent la préparation du shoot, la violence de la piqûre et la douceur de ses effets. Les corps sont nus, jeunes et vigoureux, les femmes sont enceintes, les jeux sont dangereux. Clark est de nouveau censuré quelques années plus tard quand il s’intéresse à la sexualité des adolescents américains. Certes Larry Clark traite le sujet de façon très directe, sans compromis mais ce n’est que le reflet de la réalité.
Le travail de Nan Goldin a le même sens du témoignage. Le livre « The ballad of sexual dependency » publié dans les années 1980 n’est pas censuré mais encensé ! Grâce à ses photos, nous faisons la connaissance de Suzanne, Brian, David, Cookie, Greer, Trixie, Mark,… Ses images sont le reflet d’une époque ou l’on vivait sans le sida, ou la notion d’autodestruction, de sexe et de drogue était encore glamour car sans conséquences apparentes.Nan Goldin dans son journal photographique veut arrêter le temps, elle veut fixer le passé pour que rien ne disparaisse jamais. Mais ses photographies ne fixent rien de plus qu’une image et ceux qui sont partis aujourd’hui ne peuvent pas être remplacés par une photo.
Enfin, Anselm Skogstad, jeune artiste d’origine allemande, clôture l’exposition avec une série d’images prises dans le métro de New York à la manière de Walker Evans. Si la démarche est similaire, les photographies sont le reflet d’une époque et celle d’Anselm Skogstad est résolument contemporaine.