Instituto de México 119 rue Vieille du Temple 75003 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Mucho sol, ainsi s’intitule l’un des quelques livres existants consacrés à l’oeuvre de Manuel Álvarez Bravo. Le titre vient d’une photographie, imprimée sur la dernière page, d’une jeune femme prenant le soleil torse nu. Elle se tient debout, tête haute devant une grande fenêtre dont l’un des carreaux est entrouvert, tout comme la bouche sensuelle de la femme. Cette photographie de 1988 est très différente de la célèbre La bonne renommée endormie de 1939, à ceci près qu’elles ont en commun un modèle aux yeux fermés, baigné par les rayons intenses du soleil de la mi-journée.
D’une certaine manière, Manuel Álvarez Bravo fut le soleil d’une génération de photographes qui renouvelèrent radicalement leur travail créatif. Avec Lola Álvarez Bravo, Emilio Amero, Raúl Estrada Discua, Arturo González Ruiseco, Agustín Jiménez, Eugenia Aurora Latapí, Luis Márquez et Jesús Torres Palomar, entre autres, ils constituent l’avant-garde historique de
la photographie mexicaine.
La qualité, la constance et le style particulier d’Álvarez Bravo lui valurent un grand prestige artistique au niveau national et international, tandis que la plupart des autres photographes modernistes sombrèrent dans l’oubli.
L’exposition “Ombre et Lumière. Photographie moderne mexicaine : Manuel Álvarez Bravo, Agustín Jiménez et Luis Márquez”, aspire à construire un discours visuel qui débouche sur une réflexion autour de ce que fut notre avant-garde photographique et, d’une certaine manière, tente de faire sortir de l’ombre deux brillants photographes contemporains d’Álvarez Bravo.
La sélection de ces trois artistes s’explique par l’existence de plusieurs points de convergence, rencontres et influences communes, notamment au début de leurs carrières professionnelles et durant l’affirmation de leurs styles personnels, à partir de la fin des années vingt et au cours des années trente. Ainsi, par exemple, tous trois travaillèrent pour le Ministère de l’Education Publique (SEP) et publièrent leurs clichés dans les mêmes revues et journaux de l’époque comme Mexican Folkways, Revista de Revistas, Nuestro México, Todo, El Universal Ilustrado et Excélsior.
L’exposition présentée à l’Instituto Cultural de México à Paris prétend établir un dialogue visuel entre les images de ces créateurs, mettant en lumière des singularités, des thèmes communs et un désir ardent de construire des imaginaires qui les ancrèrent de manière remarquable dans la culture mexicaine postrévolutionnaire.
La Mep prête 14 tirages de Manuel Álvarez Bravo issus de sa collection et choisis en regard de l'exposition.