Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Le Bal 6 impasse de la Défense 75018 Paris France
Pour son exposition inaugurale, Le Bal réunit les oeuvres de 8 photographes et cinéastes parmi les plus influents depuis 50 ans qui ont interrogé la représentation possible de l'anonymat, notion diffuse et non événementielle par essence. Le Bal rend hommage à la MEP en présentant également plusieurs chef-d’oeuvres issus de ses collections. Au coeur du sujet : le continent nord-américain. Depuis les années 1930, sa culture grand public célèbre l’individualité, la recherche d’un accomplisement personnel, tandis que beaucoup de ses grands créateurs se sont
intéressés à l’inclassable, au quotidien des citoyens et travailleurs lambda.
L’exposition commence avec Walker Evans et plusieurs séries de photographies d’ouvriers à Détroit, de clients à Chicago et d’usagers du métro à New York, publiées dans la presse illustrée.
Chauncey Hare, ingénieur comme son père avant lui, est venu à la photographie à la fin des années 1960 pour documenter et dénoncer les conséquences physiques et psychologiques de l’ère industrielle. Avec « Interiors America », il produit l’un des témoignages les plus intenses et les plus complexes sur cette époque, jamais exposé en Europe.
Le film de Standish Lawder, « Necrology » (1971), a été un temps fort du cinéma expérimental de l’après-guerre. Lawder a filmé des flux d’employés sur les escalators de la gare de Grand Central à New York en une parade aussi mélancolique que comique et profondément philosophique.
Lewis Baltz s’est fait connaître avec la série « The New Industrial Parks near Irvine, California » (1974), en braquant son objectif sur les extérieurs de l’architecture modulaire. Que se passe-t-il derrière ces façades minimalistes ? « On ne sait pas s’ils fabriquent des collants ou des armes de destruction massive » commente l’artiste.
Les photographies d’Anthony Hernandez de la fin des années 1970 vont à l’encontre de la perception habituelle de Los Angeles, ville en perpétuel mouvement. En se concentrant sur les moments d’attente aux arrêts de bus ou dans la rue d’une classe défavorisée, l’oeuvre d’Anthony Hernandez, inventive du point de vue formel et discrètement politique, réinvente la photographie de rue avec l’oeil d’un topographe.
Le monumental Lunch Break (2008) de Sharon Lockhart documente dix minutes de la vie des ouvriers dans un chantier naval du Maine au moment de la pause déjeuner. Lockhart ralentit un travelling unique le long d’un couloir long de 365 m dans l’usine en une trajectoire contemplative de 80 minutes. Elle réconcilie ainsi l’immobilisme de la photographie et le mouvement du cinéma.
Jeff Wall est connu pour ses tableaux photographiques « presque documentaires ». Des oeuvres récentes mettent en scènes des travailleurs dans un espace public ou privé, personnages réels déplacés dans un nouveau décor.