Musée national de la Marine Palais de Chaillot 17 place du Trocadéro 75116 Paris France
Mois de la photo 2010 Point information 5,7 rue de Fourcy 75004 Paris France
Cette exposition est l’occasion d’un dialogue entre des images issues de la collection de la Maison Européenne de la Photographie et du fonds de photographies du musée national de la Marine. Elle propose des rapprochements formels ou conceptuels, montre des convergences entre deux collections très éloignées l’une de l’autre par leur histoire et leur contenu. Si celle de la MEP, représentative des différentes formes de la création contemporaine en photographie, est connue du public, celle du musée de la Marine demeure encore confidentielle.
Le fonds photographique du musée de la Marine, riche de plusieurs milliers d’images, se constitue dès la fin du xıxe siècle, soit par des cessions de différents services techniques de la Marine ou de chantiers de constructions privés, soit par des acquisitions auprès de particuliers, photographes et galeristes. À la fin des années 1940, ce rassemblement empirique
de « documents photographiques » est organisé sous la forme de dossiers thématiques. Construction navale, portraits de navires, vues portuaires et portraits de marins sont quelques-uns des thèmes développés par cet ensemble exclusivement dédié au monde maritime. Dans les années 1990, un intérêt renouvelé pour ce corpus hétérogène (tant par les coupures chronologiques que par les techniques utilisées) et les problématiques liées à sa conservation amène à questionner son statut.
Le MnM entame alors une réflexion sur la valeur patrimoniale des photographies qu’il conserve. Longtemps considérées par le musée de la Marine comme de simples documents techniques dont la valeur esthétique est négligée au profit de la valeur dite documentaire, les séries constituées par des prises de vues systématiques de différentes étapes de construction navale entrent en résonance avec le « style documentaire » de Gilbert Fastenaekens. D’autre part, la visée typologique et anthropologique des portraits d’indigènes du Pacifique rejoint la démarche de Rineke Dijkstra en ce qu’elle révèle par la photographie, à un siècle d’écart, des moyens de comparaison culturelle à travers le corps. Sont également proposées des associations plastiques élaborées à partir du jeu graphique de filets de pêche, du drapé des voiles ou de paysages polaires.
Enfin, les contingences techniques propres au medium sont aussi soulignées : prise de vues séquentielle, variation de la mise au point ou photomontage, à travers les oeuvres de John Phal, Manuel Esclusa, François Kollar et Jerry Uelsmann.