Un documentaire multimédia de Bertrand Meunier et Michael Sztanke co-produit par France Télévisions et Narrative, dans le cadre de la série « Portrait d’un nouveau monde ».
Hong Kong est une ville extrême qui frappe par la verticalité de son urbanisme et la densité de sa population. Si la ville abrite les plus grandes fortunes d’Asie, la moitié de sa population vit en HLM, un record dans le monde. Dans ces immeubles souvent insalubres s’entassent « les hommes grenier », jeunes migrants venus de Chine continentale, Hongkongais sans revenus, la plupart retraités.
Promiscuité extrême, sentiment d'enfermement, insalubrité font le sombre quotidien de ces habitants auxquels ce documentaire multimédia est consacré.
Hongkong, la ville extrême
Hongkong fut la dernière colonie de la Couronne britannique en Asie. Depuis le 1er juillet 1997, le territoire est de nouveau rattaché à la Chine. En vertu du principe « un pays, deux systèmes », la région administrative spéciale de Hongkong jouit d'une certaine autonomie vis à vis de la Chine Continentale.
Cette autonomie reste relative car Pékin a le dernier mot sur les affaires politiques de Hongkong. Elle vise donc surtout les libertés civiles. Pour exemple, contrairement à leurs compatriotes de Chine populaire, les Hongkongais ont le droit de manifester, le droit de se syndiquer. De manière générale, ils peuvent exprimer leur mécontentement. Hongkong est une ville chinoise ou la société civile est politiquement très active.
Densité et verticalité de l'urbanisme
Ce qui frappe tout visiteur à Hongkong, c'est d'abord la concentration de population et la verticalité de son urbanisme. A l'arrivée des Anglais, en 1841, seuls quelques villages de pêcheurs étaient éparpillés sur le territoire.
Avec le développement économique de Hongkong, la main d'oeuvre chinoise venue du continent commença à peupler massivement ce territoire d'à peine 1000 km².
Les zones non-constructibles représentent 80% du territoire. Ceci est dû en partie au relief montagneux et à la volonté des Anglais de concentrer le coeur financier sur le territoire de Hongkong. Cela a eu pour effet une construction effrénée sur une partie minuscule de l'île et ses alentours.
Une terre d'immigration
Lorsque le Japon envahit la Mandchourie en 1932, des centaines de milliers de Chinois vinrent trouver refuge dans la colonie britannique de Hong-Kong.
Pendant la Révolution culturelle en Chine entre 1966 et 1976, le flot de réfugiés de la Chine populaire s'accentua de nouveau. Apres la répression de la place Tian an men à Pékin en 1989, de nombreux Chinois se réfugièrent également a Hongkong.
Depuis 1997, date à laquelle Hongkong fut rattachée a la Chine, des centaines de chinois traversent chaque jour la frontière pour tenter leur chance.
La population a donc grandi très rapidement. Depuis 1945 la population a été multiplie par cinq. Ce phénomène a entraîné la construction progressive et massive de logements. Aujourd'hui encore, la moitié de la population vit en HLM, un record dans le monde.
Les inégalités sont grandes
On dit souvent que Hongkong est le « Monaco de l'Asie ». C'est assez juste a ce détail prêt. L'île de Hongkong regorge des fortunes les plus importantes d'Asie mais la partie géographiquement rattachée au territoire chinois concentre une population pauvre vivant souvent en dessous du seuil de pauvreté.
Il y a d'un côté la magnifique tour de la banque HSBC construite par Norman Foster, celle de la Bank Of China conçue par l'architecte Pei et toutes les autres qui font de Hongkong la ville la plus verticale au monde.
Et de l'autre, les immeubles insalubres des quartiers de Tsim Tsa Shui, de Mongkok et de Sham Shui Po. Des immeubles jamais rénovés ni remis aux normes où s'entassent « Les hommes grenier » auxquel ce documentaire multimedia est consacré.
Il y a dans ces immeubles des propriétaires, marchands de sommeil qui ont mis de côté la dignité humaine, le droit de pouvoir se loger décemment.
Dans ces dortoirs, où le mot de promiscuité n'est pas assez fort pour y décrire l'atmosphère, on y trouve des Chinois venus à Hongkong chercher une vie meilleure que sur le continent et des Hongkongais déchus de tout revenu, la plupart retraités. C'est ici dans les odeurs de nourriture, de tabac froid et de sueur que l'on découvre des histoires de vie comme celles de Xiao Liu, Li Zhu ou Monsieur Hong.
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