Tout le monde, aujourd’hui, connaît ses magnifiques portraits photographiques, souvent reproduits et maintes fois exposés.
Mais qui sait que Nadar n’a jamais voulu être photographe ?
Orphelin de bonne heure, il connut la vache enragée, la Bohème, s’engagea pour la république, défendit l’art fantaisiste au sein de la génération Baudelaire, puis conquit une position sociale aisée mais précaire, constamment menacée par ses prises de position retentissantes contre la bêtise et l’intolérance. Car Nadar, en apparence si primesautier, si peu « sérieux », était avant tout un moraliste libertaire et joyeux dans la tradition des Lumières, un combattant né.
Journaliste, dessinateur, romancier, aéronaute... et photographe malgré lui, il s’employa pendant sa longue et riche existence à saisir sur le vif, dans d’innombrables articles, dessins, livres et plaquettes, tous les hommes et femmes célèbres, tous les événements marquants de son temps. Il bâtit ainsi un colossal fonds de textes et d’images par lequel il entendait porter un témoignage sur son siècle et sur le rôle qu’il y joua. La voix inimitable qui surgit de ces documents précieux, mêlée à celles de ses amis et adversaires, s’invite constamment dans le récit de Nadar quand même !
Un livre cocasse, émouvant, intelligent et profondément humain.
300 pp, mars 2010
23,70 euro