Alzheimer, de Peter Granser contient 50 photographies traitant de la maladie d’Alzheimer, à travers une série de portraits. Le jeune photographe autrichien Peter Granser a mené son projet sur les personnes atteintes d’Alzheimer dans la Maison Gradmann de Stuttgart, centre d’accueil pour les victimes de la maladie. Cette structure à taille humaine est bien différente des maisons de retraite auxquelles on peut parfois penser. Peter Granser a donc évolué dans cette ambiance plus sereine qu’ailleurs, au milieu de 24 résidents permanents.
En perdant peu à peu la mémoire, et parfois même le langage, ces personnes s’isolent du monde qui les entoure. Cette maladie frappe n’importe qui, les personnes les plus intelligentes pouvant soudainement tout oublier de ce qu’elles avaient mis des années à construire.
Quand Peter Granser photographie ces hommes et ces femmes, il nous montre tout le paradoxe de la maladie. Bien portants, pouvant vivre de nombreuses années avec la maladie s’il y a médication, il est difficile de concevoir que ces personnes se perdent.
La lumière très claire, sans flash, illumine les visages de ces grands-parents attendrissants, dignes encore, prenant pose simplement. Les couleurs pastels atténuent la cruauté de ce destin que l’on appelait longtemps démence sénile et qui se diagnostique désormais comme Alzheimer. Sur les visages de ces patients, leur regard nous rappelle combien ils sont perdus...
Un reportage ambitieux pour un sujet peu commun, qui rend évidemment triste à mourir quiconque a dans son entourage une personne qui oublie peu à peu vos traits.