Expositions du 01/08/2005 au 25/09/2005 Terminé
CIVA CIVA (Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage) 55, rue de l’Ermitage Bruxelles 1050 Tél : 00 32 2 642 24 50 Fax : 00 32 2 642 24 55 www.civa.be info@civa.be
Du mardi au dimanche de 11h à 18h30 au CIVA (Centre International pour la Ville, l'Architectureet le Paysage) à Bruxelles (www.civa.be).
" Dans les photographies de Lucien Hervé l' ombre et la lumière forment des contrastes riches et parfois violents, des compositions où se retrouvent sans doute les traces proches oulointaines des recherches du Bauhaus ou des constructivistes, en tous cas le goût de réinterprétation et de structuration du monde, de l' invention permanente".
Pierre Puttemans
L' homme qui se regarde ainsi dans un miroir ne s' appelle pas encore Lucien Hervé mais Laszlo Elkan, né en 1910 en Hongrie. Cetteimage contient tout ce qui fera sa force et sa singularité : des contrastes très tranchés, tache noire qui se découpe sur des éclats de lumière.En 1941, Elkan est devenu Hervé et se révèle comme celui qui sait voir l' architecture : 650 clichés du site de l' Unité d' Habitation de Le Corbusier, pris en un seul jour, sont présentés àce dernier et lui font dire " vous avez une âme d'architecte". Lucien Hervé est essentiellement connu par le grand public comme le photographe qui a le mieux révélé l'architecture de Le Corbusier, Marcel Breuer, Alvar Aalto et saisi les portraits entre autres de Fernand Léger ouHenri Matisse. L'exposition propose une lecture de la production de Lucien Hervé à tr aversune sélection de 200 oeuvres souvent inédites et rythmées par différents thèmes au contenu surprenant.
Ce que l'on doit retenir de Lucien Hervé, c'est son regard, son style bien à lui qui saisit les ombres et la lumière, présentes dans les édifices et autres architectures, les quels seraient restés dans le domaine des prouesses techniques s'il n'y avait pas décelé un autre univers. Lucien Hervé pénètre dans ce qu'il voit jusqu'à la trame pour nous offrir d'autres images, d'autres visions. Durant des années, il a exalté l'oeuvre de l'architecte, surtout celles de Le Corbusier qu'il rencontre un jour de 1949. Pas une exposition, pas un ouvrage sur ce derniern'oublie de réserver une place d'honneur à Lucien Hervé, son «miroir» pendant plus de quinze ans. Les clichés de Lucien Hervé ont donc quitté très vite le domaine de la photographie d'architecture, laquelle totalement minorée, pour devenir très vite des œuvres d'art àpart entière. « Le rôle d'une photographie, dit-il, est aussi de dénoncer des faiblesses,parfois chez les plus grands ». Et d'ajouter «Je pressentais en photographiant la cathédrâle de Brasilia ce que l'on pouvait faire pour l'enlaidir. Et aussi bon que soit Oscar Niemeyer, je sentais en lui la possibilité de faire du Saint-Sulpice, alors même que la structure de la cathédrale était magnifique et se suffisait à elle-même. Le fait d'accepter d'ajouter à cette église des vitraux coloriés lui ajoutait quel que chose de décadent ». Un autre aspect du travailde Lucien Hervé : l' homme de la rue. Il a toujours voulu préserver la présence humaine qui le fait s'intéresser à «tous ceux qui luttent pour la vie». C'est dans cet état d'esprit qu'ont été réalisés deux de ses photographies les plus émouvantes. La première, prise à Dehli en 1955, montre un enfant esclave. Une grande partie du cliché est dans l'ombre de façon à dissimulerson visage et à insister sur ses pieds nus. La seconde, prise en 1949 à la Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille, souligne la condition ouvrière. Ce cliché ne montre que l'ombre portée d'un ouvrier qui gravit un escalier portant à bout de bras un seau de ciment.
Cinq thèmes qui dévoilent les aventures du regard :
- L'abstraction, née des formes architecturales et du regard du photographe, invite à voir les choses autrement.
- Les matières, leur assemblage et leur traitement, les graffitis et les affiches arrachées offrent des clichés qui dévoilent leur sensualité : ce que l'oeil de Lucien Hervé a rendu visible dans la banalité.
- Les villes nouvelles du passé et d' aujourd' hui, de Fatepuhr Sikri à Brasilia se révèlent parmi les oeuvres de l'artiste comme le signe d'une révolution permanente de l'esprit.
- La présence de l'homme dans le paysage construit ou naturel change le propos de la photographie d'architecture.
- Lucien Hervé intime : la relation personnelle et intime d'un photographe avec d' autres modes d' expression : littérature, sculpture, peinture....
Crédit photographique : © Lucien HervéCIVA CIVA (Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage) 55, rue de l’Ermitage Bruxelles 1050 Tél : 00 32 2 642 24 50 Fax : 00 32 2 642 24 55 www.civa.be info@civa.be