Serindia Gallery, Bangkok 4,6 Soi Charoenkrung 36 Charoenkrung Road Bangrak, Bangkok Thaïlande
Le monolithe de pierre sur lequel sont gravés des dessins de rennes, date de la fin de l'âge de bronze. Son érection correspond à la période de migration de certaines tribus indo-iraniennes qui ont domestiqué des chevaux et se déplacent en chariots.
Lorsque Hamid, qui est d'origine iranienne, entreprend son projet photographique en Mongolie, on peut dire qu'il part à la recherche de ses propres racines. C'est aussi une quête spirituelle.
Conscient que l'homme occidental a perdu son lien sacré avec l'animal, il souhaite documenter ces peuples nomades qui ont gardé intact ce lien qui les rapproche de leurs ancêtres. A travers leur rêves ou transes, les shamans et chasseurs de Mongolie communiquent avec leurs aïeux. Ceux-ci prennent la forme d'animaux totémiques pour leur transmettre des messages de l'au-delà et les guider dans le monde présent. La photographie est un langage universel. Une photographie peut parfois paraître énigmatique mais on finit toujours par y croire. Ces images, qui auraient pu être prise il y à un siècle, ont été réalisées entre 2000 et 2008.
La décision d'en produire une édition en platine est à la fois un choix esthétique et philosophique. La variété des tonalités de gris obtenu avec les sels de platine est supérieure au processus argentique classique. Quelques photographes tirent certaines de leurs oeuvres uniquement en platine (The Corral Sea de Robert Mapplethorpe par exemple). La durée de vie d'un tirage platine garantit sa visibilité dans deux cent ou trois cent ans, peut être plus. Hamid assure à ces peuples nomades une pérennité qui dépasse la durée de leurs propres vies et de la sienne.
Il y à des milliers d'années, nous parlions la même langue. Les premières images n'étaient pas des représentations de l'homme mais d'animaux. C'est l'acceptation que nous venons tous de la même souche qui nous sauvera peut être un jour.
Christophe Lunn