Vendredi 03 Août 2012 15:13:22 par actuphoto dans Expositions

Festival CHRONIQUES NOMADES à Honfleur aux Greniers à Sel de 11h à 19h. www.chroniquesnomades.com Hiên Lam Duc, Le « Mékong à hauteur d'eau » Pendant dix ans, Hiên Lam Duc n'a cessé d'arpenter le monde, courant d'une détresse à l'autre, partageant le combat humanitaire de l'association Equilibre. Depuis 1999, il a entrepris de renouer avec le fleuve de son enfance : le Mékong. S'il cède à une fascination personnelle, il conçoit aussi un vaste projet pour célébrer le grand fleuve : remonter en bateau ses quatre mille deux cents kilomètres, depuis son delta au Viêt Nam jusqu'à son origine dans l'Himalaya. Cours d'eau civilisateur, il fut la voie de circulation de l'hindouisme, du bouddhisme, le moyen de pénétration des colonisateurs et plus tard du communisme. Il est aussi le fleuve-mère au bord duquel Hiên passa son enfance, son espace de jeu quand il faisait l'école buissonnière, la voie de sa liberté quand il le traversa de nuit et clandestinement en 1975 avant de connaître la vie des camps de réfugiés et l'exil. De ce projet en cours, pour lequel il a reçu le prix Chroniques nomades 2004, le photographe nous livre quelques étapes où alternent la déambulation nonchalante en bateau-stop, et une enquête rigoureuse sur des peuples, des mondes culturels fort divers mais tous liés à la présence du fleuve. De la lente remontée, à hauteur d'eau, émane une beauté sereine des paysages qui semble celle des origines du monde, sans doute inspirée de souvenirs d'enfance. Avec l'enquête ethnographique, Hiên Lam Duc renoue avec son genre favori : le portrait. Il nous entraîne chez les Cham, au Viêt Nam, musulmans qui commercent sur le fleuve, puis chez les Iko au Laos, peuple montagnard animiste qui cultive et fume l'opium.Peu à peu, au fil de l'eau, au gré des rencontres, s'écrit la chronique d'un voyage à rebours dans l'Histoire et dans l'histoire personnelle du photographe. Jean-Christian Fleury Crédit photographique : © Hiên Lam Duc