The Lisette Model Foundation, Inc. (1983)
"Lorsque je pointe mon objectif sur quelque chose, je pose une question, à laquelle la photographie permettra peut-être de répondre. En d'autres termes, je ne suis pas celle qui sait ou qui veut prouver quelque chose, mais celle qui reçoit une leçon(*)."
Dans le contexte d'une certaine photographie documentaire - la street photography qui se développe à New York pendant les années quarante avec les travaux de Weegee, Helen Levitt, Roy de Carava -, l'œuvre de Lisette Model est unique : pour elle, réussir une photographie c'est photographier "avec ses tripes". Vision notamment transmise à Diane Arbus et Larry Fink dont elle fut le professeur.
Avec 120 photographies, l'exposition regroupe des extraits de l'ensemble des grandes séries de l'artiste, de ses premières photographies prises à Paris et à Nice au début des années 30, à celles du Newport Jazz Festival ou de l'hippodrome de Belmont Park prises à New York dans les années 50. Cristina Zelich, commissaire de l'exposition, s'est attachée à mettre en avant les aspects les plus caractéristiques des prises de vue de Lisette Model : approche audacieuse et franchise du regard ; utilisation du gros plan ; contreplongée ; cadrages radicaux (elle n'hésitait pas à recadrer certains négatifs pour en éliminer les détails superflus, leur imprimer un certain dynamisme et conférer à l'image plus de force ou d'expressivité) ; accentuation du noir afin d'augmenter les contrastes lors du tirage des épreuves.
Les photographies sont accompagnées de vidéos et d'enregistrements sonores qui permettront de voir et d'entendre Lisette Model, ainsi que de revues originales avec lesquelles elle a collaboré (Regards, Harper's Bazaar, etc.).
(*) Model, Lisette texte pour Invisions Portfolio. Document d'archive de la National Gallery of Canada, réf. LM.AR5.PRP.03.11 n.d.