Jeune artiste globe-trotter, JR expose ses photographies depuis près de cinq ans sur les murs des villes, de la cité des Bosquets à Montfermeil jusqu'à Jérusalem. Sa démarche, qu'il qualifie d' " archiviste ", tend à amener l'art là où une confrontation brute, sans références est encore possible. Alors qu'hier elles lui interdisaient leurs murs, les villes qui lui offrent aujourd'hui des espaces vierges à sa mesure et son oeuvre s'expose à la Tate Modern, à la Biennale de Venise, au Musée de la photographie d'Amsterdam, aux Rencontres d'Arles.
Ancien graffeur, JR se tourne très vite vers la photographie et tire les portraits de street-artistes, qu'il colle ensuite dans les couloirs du métro parisien. Les émeutes de 2005 marquent le début de son colossal projet 28 millimètres : des portraits en noir et blanc réalisés aux quatre coins du globe et exposés en format géant dans les rues des pays en conflit. Ainsi, pour le volet " Face2Face " de ce projet, des photos d'imams, de prêtres et de rabbins grimaçants sont affichées de chaque côté de la barrière qui sépare Israël de la Palestine. Par son engagement politique indéniable, JR nous force ainsi à être les témoins de phénomènes planétaires trop rapidement occultés. Fin 2009, ses portraits de femmes recouvraient les ponts de Paris près de l'île de la Cité ?