Galerie Françoise Souchaud 35 rue Burdeau 69001 Lyon France
Envoûtantes balles champêtres
Elles sont posées là, empilées près des fermes, disposées le long des chemins, au fond des prés, à la lisière des bois, éparpillées, enchevêtrées, désordonnées, insolemment libres, mais étrangement intégrées dans le paysage.
Ces balles d’ensilage, extraites du terroir même et façonnées par l’agriculteur, apparaissent comme de gros fruits surnaturels , mais elles peuvent être vues aussi comme d’incontestables faits plastiques, comme d’authentiques œuvres d’art, car elles possèdent naturellement la puissance de certaines œuvres contemporaines, architecturales ou sculpturales.
Ces apparitions éphémères autant qu’irréelles, ont une vraie présence, une véritable qualité esthétique et une étonnante dimension poétique. Elles semblent porteuses d’une vérité aussi intemporelle qu’énigmatique.
C’est tout cela, en même temps que ce mystérieux processus de ré - humanisation des actes d’industrialisation agricole, qui fascine le photographe promeneur plasticien et poète, Bernard Langenstein.
Et c’est ainsi qu’il nous donne à voir ces somptueuses et envoûtantes images.
Pierre Souchaud
Les balles rondes enrubannées
Les réflexions, l’enchevêtrement, l’alignement, l’accumulation, le chaos, la géométrie, la brillance, la couleur. Les balles rondes enrubannées laisseraient-elles paraître dans leur disposition le caractère de l’agriculteur, qui sans le savoir, jette sur ses terres, une œuvre éphémère, transitoire et digne d’un plasticien. Elles sont là, esthétiques, empilées près des fermes, disposées le long des chemins, au fond des prés, à la lisière des bois.
C’est toujours surprenant, ces apparitions de l’agriculture moderne en décalage avec l’architecture traditionnelle.
Au fils de mes déambulations campagnardes, je n’ai pas su résister à l’envie de les photographier de façon obsessionnelle, elles sont pour moi comme un délire poétique de l’industrialisation agricole.
Bernard Langenstein