Galerie du Château d'Eau Place Laganne, 1 31300 Toulouse France
André Mérian a bénéficié d'une résidence d'artiste au cours de l'année 2009 au Château d’Eau. Ce corpus d’images réalisées dans des quartiers en rénovation urbaine de Toulouse sera présenté du 16 décembre au 7 février dans la Galerie 2.
Depuis 1987, les préoccupations d’André Mérian se portent sur la question du paysage et de la trace laissée par l’homme. Zones côtières, zones commerciales périphériques ou zones de débordements urbains, ce voya g e u r, aussi discret que volontaire, trouve son terrain d’expression dans ces espaces frontaliers et transitoires. Il y promène son regard flottant, s’accommodant de motifs modestes et de lumières sans éclat.
Les années 2000 voient l’arrivée de la couleur dans le travail de ce photographe, qui introduit comme une sorte de distanciation vis-à-vis du sujet, posture qui se renforce par le choix d’un point de vue souvent central.
Le travail exposé aujourd’hui a été réalisé sur les quartiers d’Empalot et du Grand Mirail et interroge des formes d’habitat urbain en mutation. Il y a là une certaine approche documentaire du fait même des transformations à l’oeuvre mais aussi et surtout un regard plasticien. Alors qu’il est difficile de parler d’esthétique urbaine dans des quartiers où l’urbanisme est souvent vécu comme austère et déshumanisant, André Mérian redonne à voir une perception sensible que le quotidien tend à effacer, sans produire de discours sur le beau et le v ivable, l’esthétique et le bon usage.
Jouant des changements d’échelle, tantôt à hauteur d’homme, tantôt en plans larges, il investit ainsi les lieux d’habitation de ces quartiers où l’immensité des barres d’immeubles jouxte des lieux vides – rond-points, murs, halls d’entrée, esplanades parking,... Il en résulte des photographies aux teintes fanées, qui s’organisent autour d’un poteau, une bordure - ou d’un ensemble d’immeubles.
A la fois fascinante et effrayante, et au-delà des vocables par lesquels on la désigne, cette réalité urbaine révèle pourtant dans ses dimensions architecturales, des potentialités plastiques à découvrir.
Cette exposition reçoit le soutien de la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre du mécénat "solidarité urbaine".