Galerie du Château d'Eau Place Laganne, 1 31300 Toulouse France
Depuis le début des années 90, Jürgen Nefzger porte un regard sur les mutations des territoires sous l’action de l ’homme. Dans une démarche très ancrée dans la tradition du document photographique, il développe une oeuvre constituée d’ensembles nourris d’études qui mêle informations géographiques, économiques, politiques et parfois écologiques.
Ainsi, sous ce titre «Watch your back!, son exposition croise plusieurs séries qui, de façon évidente ou en filigrane, nous alertent sur les dommages que nous faisons subir à notre environnement et sur les risques de notre insouciance.
Au tour de «Fluffy clouds», point nodal de cette exposition qui fait l’objet d’une publication co-éditée avec Hatje Cantz, Le Château d’Eau présente plusieurs travaux de ces dernières années.
La série Fluffy Clouds (2003 - 2006) du photographe d’origine allemande, Jürgen Nefzger est construite autour du paysage européen du nucléaire. Ce travail met en scène une réflexion centrale de son travail qui porte sur les ambiguïtés inhérentes à nos sociétés. Son regard acéré se pose surtout sur le paysage contemporain et sur les aspects conflictuels, emblématiques des évolutions d’une société de consommation en crise.
À la beauté des sites et à l’insouciance des personnages qui occupent ces décors s’oppose dans chaque image de la série Fluffy Clouds, la présence d’une centrale nucléaire. Sous un ciel radieux, une autre idée du paysage fait jour. Jürgen Nefzger y invite le spectateur à contempler une scène afin qu’elle devienne le lieu d’une réflexion sur des devenirs contemporains inquiétants. Il installe le spectateur hors action à une certaine distance du sujet. Son point de vue n’est pas romantique mais politique et marqué par une prise de position écologique.
Adepte de la chambre photographique, il associe rigueur, humour et sens de l’anecdote.
Par son rapport direct au réel, la photographie est pour lui un formidable moyen d’expression et d’engagement.
Ses autres travaux présentés sous forme de projections vidéo & diapos et de photographies réuniront les séries : Dunkerque, Nocturnes et Hexagone. Dans le série « Dunkerque (2007) », il s’est intéressé à la manière dont une population prend possession d’espaces dont elle a été mise à distance par un investissement industriel ou immobilier. Il explore la périphérie de la ville, les espaces intermédiaires où l’individu vient rechercher un rapport à la nature. La série adopte comme souvent le rythme d’un récit où l’on découvre peu à peu un portrait de Dunkerque qui s’attache à ses lumières, à ses habitants, sans pour autant nier la réalité sociale qu’elle abrite ni gommer les marques d’un développement économique peu attentif à ses impacts écologiques et humains.
Un panneau de 4 m présentera plusieurs petits format de cette série, à côté duquel seront exposés des grands formats.
« Nocturnes », série réalisée en résidence à Clermont-Ferrand à l’automne 2007, est une traversée nocturne allant du haut de la chaîne du Puys jusqu’au coeur de Clermont-Ferrand, en passant par les zones périphériques, industrielles et commerciales. On s’approche d’une ville plongée dans un état de veille, immobilisée dans l’entre-deux de l’agitation urbaine. À travers cette série, Jürgen Nefzger propose un cheminement qui explore l’envers d’un espace du quotidien, dans l’incertitude et le plaisir de la découverte.
Ce travail sera présenté sous forme d’une vidéo de 13 mn environ.
Un ouvrage édité par Hatje Cantz sous le titre “Nocturne” a été publié en 2008.
Dans les deux séries «Hexagone », réalisées respectivement entre (1995-2001) et (2006 - 2008), J. Nefzger détaille les paysages ruraux marqués par la réalité moderne ou industrielle, et l'incidence de ces dernières sur l'environnement dans ce qu’il appelle le deuxième opus photographique du tour de France. L'urbanisme de loisir, mer et montagne, les barres et les tours qui implosent, le mauvais rêve de la maison individuelle.
« Le photographe habite une société de loisirs consommés. Il y chemine d’habitats nouveaux en centres commerciaux, de stations balnéaires en quartiers de plein air, de parcs de loisirs en zones d’activité...Il instruit en tension la beauté généreuse du paysage et la clarté assurée de sa détérioration. Peu importe qu’il s’agisse du Gers, de la banlieue parisienne ou marseillaise, de telle ou telle station de montagne ou de bord de mer. Le constat est présent, non comme une dénonciation qui n’aboutirait qu’à une prise de position somme toute banale, mais comme une proclamation politique du doute » Jean Marie Baldner Deux successions de 38 diapos chacunes, extraites de la série «Hexagone» en N/B et «Hexagone « en couleur seront présentées en boucle dans un diaporama.