La Chambre 27 rue Sainte Madeleine 67000 Strasbourg France
villes fantômes
L’architecture s’inscrit dans une interaction dynamique avec son contexte et ses formes, avec le temps comme avec les hommes qui l’habitent, la transforment, la traversent...: une « architecture en [perpétuel(s)] mouvement(s) » que l’édition 2009 des Journées de l’architecture interroge. En présentant les « villes fantômes » d’Olivier Culmann, Chambre à Part se concentre sur le rapport au temps, sur une architecture évolutive, que l’Homme investit aussi rapidement qu’il la désinvestit. L’architecture devient alors la seule empreinte des utopies humaines.
Villes fantômes / Namibie 2003
En 1908, August Stauch, un jeune Allemand chargé de l’entretien d’une ligne de chemin de fer, trouve un diamant à même le sable du désert du Namib. Quelques mois plus tard suit une ruée sur le diamant en provenance d’Allemagne et plusieurs villes sont rapidement construites au milieu du désert. Ces villes, nommées Kolmanskop, Grillenthal, Bogenfels, Pomona, Elizabeth Bay, seront habitées pendant une quarantaine d’années, puis
totalement abandonnées. Encore existantes aujourd’hui, ces villes et leurs habitations se désagrègent lentement et sont petit à petit envahies par les
dunes de sable du désert.
Les photos d’Olivier Culmann posent avec humour ses interrogations angoissées. Sur le fil d’une subjectivité revendiquée s’égrénent les questions récurrentes de la liberté humaine et de son conditionnement. Écrans,
écoles, institutions : à travers son observation anti-ethnographique de ces passages imposés d’une vie moderne, il interroge avant tout le mystère de nos logiques sociales et des moyens d’y échapper. Un écho plus intime se glisse parfois, comme dans cette série sur les villes fantômes en Namibie, où il guette le temps qui passe à travers les ruines ensablées d’anciennes colonies allemandes.
Prix Fujifilm Euro Press Photo 2004Olivier Culmann - biographie
Né à Paris en 1970
Photographe depuis 1992
Membre du collectif de photographes Tendance Floue depuis 1996 // Représenté par Tendance Floue Galerie
Les photos d’Olivier Culmann posent avec humour ses interrogations angoissées. Sur le fil d’une subjectivité revendiquée s’égrainent les questions récurrentes de la liberté humaine et de son conditionnement.
Au Maroc, en Inde et aux Etats-Unis, il mène un travail sur la télévision. Observant les gens regardant leur écran. Dans une démarche anti-ethnographique, il interroge avant tout ce mystère : qu’adviendra-t-il de nous après ces milliers heures passées dans l’hypnose cathodique ? Naît ainsi « Télé-Spectateurs »
C’est la même forme photographique qu’il utilise pour fixer le regard des new-yorkais scrutant les ruines du World Trade Center au lendemain du 11 septembre. Pendant six ans, il parcourt la planète pour photographier « Les mondes de l’école », en collaboration avec Mat Jacob. Un travail sans réponse sur l’institution scolaire, sans catégorisation de ces bancs d’enseignement, qui se demande en quoi l’école met déjà parfois ces petits d’hommes sur un chemin tracé d’avance, en quoi elle leur donne parfois les outils de leur liberté future.
Avec « Une vie de poulet », il croise deux lignes définitivement droites : les chaînes industrielles de volailles prêtes à l’empaquetage et les rangs serrés des derniers appelés du contingent à l’entraînement.
Entre ces résonances, un écho plus intime se glisse. « Atlantiques», « Intouchables », et une série sur les villes fantômes en Namibie, guettent le temps qui passe à travers le voyage d’un cargo et de ses containers, la vieillesse d’hommes et de femmes de basses castes en Inde et les ruines ensablées d’anciennes colonies Chambre à Part et la Chambre L’association Chambre à Part, créée en 1991 à Strasbourg, est née d’un pari, celui de faire cohabiter dans une même structure collective des photographes de sensibilité différente, ne partageant pas forcément la même esthétique mais désireux de confronter leur passion commune pour la photographie. En terme de production artistique, cette cohabitation stimulante a permis la confrontation des points de vue sur des thématiques spécifiques commanditées par l’association (“Strasbourg-Bâle, via...“, “Le
Port du Rhin”, “De Lune à l’Autre”, “Les gaufrettes amusantes”, “Strasbourg/Marseille”, “Portraits en Alsace - L’Alsace en Portraits“, “Lecture“, “L’Oeil de la Sirène“... et dont certaines ont été ouvertes également à des photographes extérieurs ou étrangers (projets transfrontaliers).
Depuis huit ans, l’association gère sa propre galerie, La Chambre, à la Krutenau à Strasbourg. Huit ans de découverte et de réflexion sur l’image. Huit ans de partage avec le public et les photographes.
Cinq à six expositions y sont programmées par an, qui ont pour but de faire découvrir tant les travaux des membres que ceux de nouveaux talents de la photographie. La Chambre se veut un espace de liberté et de confrontation des points de vue où exploration et prises de risques sont les maîtres mots, le lieu de rencontre de toutes les tendances contemporaines de la photographie d’auteur. Plus que jamais, c’est un certain regard émergeant sur la photographie que nous vous invitons à découvrir. Depuis sa création il y a plus de quinze années maintenant, la structure associative a connu plusieurs évolutions dans sa composition et s’est renouvelée. Les actuels membres sont : Pascal Bastien, Jean-Marc Biry, Geneviève Boutry, Philippe Colignon, Emmanuel Georges, Alix Häfner, Pierre Clauss et Philippe Lutz.
© Sandraallemandes.