Nathalie Mohadjer
Le Bar Floréal 43, rue des Couronnes 75020 Paris France
Au centre du vaste continent africain, il existe une constellation de misères. Insalubres, isolés et souvent illégaux, les cachots des prisons du Burundi n'ont pas éveillé l'attention de la plupart des associations des droits de l'homme du pays.
Des enfants de dix ans croupissent dans ces “donjons” fétides, plongés dans la pénombre, certains pour des années, pour la plupart sans avoir jamais vu l'intérieur d'un tribunal.
La constitution du Burundi fait état de 14 jours d'emprisonnement au maximum.
La réalité est un cuisant échec de la justice. Arrêtés pour des infractions innombrables, accusés de sorcellerie, de meurtres – ou dans le cas de Eli-Davide, 10 ans, à Cibitoke, pour avoir regardé un inconnu voler des DVD – les malchanceux passent des mains de la police à celles des caïds de la prison : “si un nouveau ne peut pas payer la taxe du cachot, il doit passer une semaine sans s'asseoir, sans manger, il doit vivre dans le coin où l'on chie la nuit”. Sans documentation ou représentation, devant ce simulacre de justice, ces enfants se trouvent entièrement démunis.
Laura Gabrielle Dix