"Bien sur, la question qu’on me pose souvent, c’est : « pourquoi le format carré ? ». Et là j’hésite. Je n’ai pas vraiment de raison. C’est un peu comme les épinards. Moi je n’aime pas les épinards. Un point c’est tout. Il y a des gens qui aiment les épinards, mais moi je ne les aime pas. Par contre j’aime le format carré. Un carré c’est simple, c’est symétrique. Un carré c’est presque rond, comme un œil. Avec un carré, on n’a pas à se préoccuper de la façon donc on tient son appareil, on se fiche de l’horizontal et du vertical. D’ailleurs je ne travaille plus qu’en carré. J’ai vendu mon stock de film 35mm aux copains pour pas cher. Je travaille avec des appareils qui vous font des gros clicks bien sonores, avec des pellicules de 6cm de large.
Le carré, c’est plus qu’une façon de voir, c’est une façon de donner. Ce qui débuta comme un projet d‘exposition solo c’est terminé en exposition de groupes avec 11 autres photographes, dont deux italiens, un britannique et une allemande. Et plein de bretons. 6 semaines de shows, un projet de livre dans quelques mois. L’an prochain il y aura j’espère Square in Paris, Londres, Milan, San Francisco.
Dans deux ans on investit Beaubourg et le MOMA de New York. Dans trois ans il y aura des carrés dans le monde entier. Qui sait. Alors un grand merci aux photographes qui ont cru à ce projet. Merci à toute l’équipe de Plateform. Merci à Stéphane Bieganski, notre homme sur Grenoble. Merci à Jérôme Briaud et l’équipe de l’Atelier du 8."
Christophe Dillinger