Musée de Louviers Place Ernest Thorel 27400 Louviers France
Photographies et Installations
Vingt-six photographies, dont deux réalisées au musée de Louviers, donneront une lecture particulière de la relation de l’artiste avec l’architecture.
Invité par le Musée de Louviers, Georges Rousse a choisi pour son travail d’investir deux salles désaffectées, situées au cœur de la structure : « la rotonde », ancienne bibliothèque du musée et le salon d’honneur.
Commissaires : Philippe Piguet, critique d’art, et Michel Natier, directeur du musée.
La rotonde
Dans cette ancienne bibliothèque, où était conservé le fonds de livres anciens, vidé de son contenu depuis quelques années, Georges Rousse propose une architecture à l’intérieur de l’architecture.
Si Georges Rousse est connu pour intervenir directement sur la surface des murs des édifices qu’il investit, ici, ne pouvant pas peindre directement sur les boiseries, il a construit un dispositif particulier à l’intérieur du volume.
Boîte dans la boîte, la construction réalisée laisse percevoir les rayonnages désertés. Cette installation fonctionne un peu comme un moucharabieh, dispositif permettant d'observer sans être vu. Mais ici c’est l’architecture qui est dissimulée derrière les zébrures en lattis de cette construction.
Le salon d’honneur
Cet espace, le plus important en termes de volume et par sa situation dans le musée n’était plus utilisé depuis plus de vingt ans. Desservie par un escalier magistral à double volée, cette salle est le cœur du musée. Elle est par excellence vouée à la peinture, art majeur à la fin du XIXème siècle, et aux grands formats. Deux fenêtres seulement percent les murs libérant ainsi le maximum de surface pour l’accrochage. La décision dans les années 80 de ne plus présenter les collections du musée a entraîné le stockage dans cette salle des meubles, sculptures, objets diverses qui n’étaient plus présentés au public.
Par une installation ici très minimaliste, Georges Rousse met en lumière la nature même de l’objet exposé, l’espace, qu’il donne à voir dans la transparence d’un carré noir. Le volume vide de la pièce se trouve ainsi virtuellement rempli.
Ces deux créations qui jouent de l’anamorphose, un cercle et un carré, figures géométriques parfaites, ne sont visibles que du seul point de vue du photographe. Le spectateur qui pourra venir découvrir ces installations devra se placer à l’endroit précis où Georges Rousse a placé l’objectif de son appareil photographique pour appréhender les formes visibles sur ses tirages.
GEORGES ROUSSE
Par Philippe Piguet,
Figure singulière d’une pratique de la photographie toute entière dédiée aux concepts d’espace, de mémoire et de lumière, Georges Rousse développe depuis près de trente ans une œuvre d’une grande force poétique. Les images qu’il constitue procèdent de la prise en compte d’un lieu désaffecté dans lequel l’artiste révèle une figure peinte ou construite sur le mode de l’anamorphose et que la prise de vue rétablit formellement.
Louviers 2009
Si celle-ci a tout d’abord été anthropomorphe, elle s’est faite par la suite géométrique, verbale, cartographique ou architecturale. En quête d’espaces qui soient chaque fois pour lui l’occasion d’une découverte et de rencontres inédites, Georges Rousse a trouvé au musée de Louviers matière à création. Dès qu’il a découvert les lieux, il a tout de suite exprimé son envie d’intervenir dans les espaces désaffectés de la bibliothèque et d’une ancienne salle d’exposition. Comme il a choisi d’y réaliser des constructions architecturées qui nous invitent à repenser l’espace, l’exposition qui accompagnera ces deux nouvelles créations mettra l’accent sur un ensemble d’œuvres en rapport à cette problématique de l’architecture telle qu’elle n’a cessé de le préoccuper depuis la première heure. Il s’agit ainsi de composer comme une sorte de parcours dans son œuvre à l’aune des propositions les plus variées réalisées par l’artiste sur ce terrain.