Delpire & Cie, catalogue de l’exposition présentée aux Rencontres d’Arles du 17 juillet au 13 septembre 2009, elle aura lieu à la Maison Européenne de la Photographie du 28 ocobre 2009 au 24 janvier 2010. Il y a deux ans, (ou un peu plus), mes amis Hébel et Monterosso mʼont proposé de présenter une rétrospective de ce que nous avons fait depuis 27 ans, (ou un peu moins), jusquʼà aujourdʼhui.
Peu porté sur les hommages et les médailles, jʼai dit que non, vraiment non. Durant ces quelques années qui me restent, je préfère continuer à bricoler dans lʼincurable, avec Cioran. En plus, cʼest dangereux dʼaller de lʼavant et de regarder en arrière. Ils ont accepté mon argument. Sans y adhérer. Mais au fil des mois, mes proches ont relancé un débat que je croyais clos. Cʼest à qui me persuaderait dʼaccepter une offre comme celle-là. Certains ont même ajouté quʼil serait plaisant dʼinvestir simultanément Arles et la Maison européenne de la photographie. Peu convaincu, jʼai cherché une raison qui justifierait une telle décision. Puis, un jour, persuadé avec Voltaire quʼil est plus sûr de nʼêtre sûr de rien, il mʻest venu à lʼesprit que jʼavais souvent dit et écrit quʼun éditeur nʼest pas un artiste mais un « passeur » entre un amont et un aval, entre les écrivains, peintres ou photographes et les artisans qui matérialisent leurs œuvres. Que pour moi, chaque maillon de cette longue chaîne qui va dʼun manuscrit ou dʼun négatif jusquʼau livre, a son importance. Et jʼai compris que cette rétrospective pourrait me donner lʼoccasion de remercier les auteurs et les acteurs de lʼaventure passionnante quʼest lʼédition. Je pouvais vanter les talents de mes amis artistes et saluer mes amis artisans qui assurent leur pérennité. Je suis donc revenu vers François et Jean-Luc et suggéré un titre à cette exposition.
« Mille Mercis » fut accepté avec soulagement et considéré comme définitif. Jusquʼà ce que, fouillant dans un dossier où je ne cherchais rien, jʼai trouvé deux mots mis en forme par Herb Lubalin qui mʼoffrait un titre simple et fédérateur.
Car « Delpire & Cie » dit bien que je ne suis pas le seul concerné, que les assistants, graphistes, typographes, spécialistes en fabrication ou en électronique, et aussi les photograveurs, les imprimeurs, les relieurs, les accrocheurs, seraient impliqués. « La nave va » dit Fellini et tout ce petit monde qui est le mien, ramerait donc avec moi, pour faire de cette exposition ce que, jʼespère, elle sera : un grand MERCI. Et plutôt que dʼéditer un gros catalogue comme il est dʼusage pour les manifestations dites muséales, je préfère trois petits livres au format dont je ne cesse dʼapprécier les vertus, depuis quʼau Centre National de la Photographie, grâce à Jack Lang, nous avons créé la collection Photo Poche. Robert Delpire Un coffret, réunissant trois volumes au format de poche aux éditions Delpire
Volume I / Lʼédition : de la revue Neuf aux livres pour enfants, de la collection Photo Poche à la collection Maestro, des Américains de Robert Frank à Chaos de Josef Koudelka, ce volume retrace la parcours dʼéditeur de Robert Delpire.
Volume 2 / Expositions et films : de la galerie Delpire (première galerie consacrée à la photographie à Paris) à la création du Centre national de la Photographie, de la rétrospective Henri Cartier-Bresson à la Bibliothèque nationale de France à La Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand sur les grilles du Jardin du Luxembourg, ce volume montre quelques une des expositions réalisées par Robert Delpire, mais aussi les films quʼil a produits (Qui êtes-vous Polly Maggoo de William Klein ou Corps profond de Lalou et Barrère).
Volume 3 / Graphisme et publicité : de sa collaboration avec Herb Lubalin pour le graphisme aux campagnes publicitaires pour Citroën ou Cacharel. Textes de : François Barré, Cécile Boulaire, Gilles de Bure, Robert Delpire, Annik Duvillaret, Martine Franck, André Jammes, Elisabeth Pujol, Claude Roy.
Format poche
ISBN : 978-2-85107-245-0
Prix de vente : 29 euros
Parution : 28 octobre