HALLES DE BAYONNE Carreau des Halles 64100 BAYONNE France
EN QUELQUES MOTS...
Marcos López nous explique que : "Sub-realismo criollo est égal au surréalisme autodidacte, de même que l'utilisation du mot expressionisme est la nécessité d'exprimer fortement quelque chose. Evidence.
Adolescence. Désir et répression. Culpabilité".
LES PHOTOS...
Asado en Mendiolaza (Córdoba - Argentine)
La plus connue des photos de l'argentin Marcos López est née d'une grillade, où il y a beaucoup de bière, quelques bouteilles de vin et même une carafe. Le cabri a été payé par López lui-même. Les amis, artistes et sculpteurs, sont ses invités. Le pré a été prêté par un ami de Córdoba. Et l'idée est de recréer l'oeuvre de Leonard de Vinci. López a photographié sa "Cène" mais à l'argentine. Une version où "Jésus", torse nu, coupe la viande et les "apôtres" sont habillés de maillots de football des équipes de Córdoba (Belgrano et Talleres) et évidemment, l'inévitable maillot bleu ciel et blanc. "Je crois que mon oeuvre "Asado en Mendiolaza" (...)
me correspond beaucoup. C'est une mise en scène mais au même temps un documentaire. Les hommes comme bêtes carnivores et en même temps comme enfants. La tendresse du Christ, les éléments picturaux se mélangent avec le langage propre à la photo, des éléments théâtraux et des codes propres à la publicité". Cette oeuvre a été achetée pour intégrer des collections permanentes du Musée Reina Sofía de Madrid, et du MUSAC, Museo de Arte Contemporáneo de Castilla y León Mártir (Buenos Aires - Argentine)
Qui est l'homme de la photo ?
Serveur et cuisiner, Hector travaille dans un restaurant où l'artiste est un habitué. "J'ai aimé son humour malin, son visage débordant de personnalité sud-américaine : l'idée d'un martyr, représentant de l'Amérique profonde est un des axes de mon oeuvre (...). J'ai toujours aimé faire des portraits, des mises en scène, et je préfère travailler avec des gens communs qu'avec des modèles ou des acteurs professionnels (...). Je ressens une certaine empathie avec Hector, une proximité naturelle, lié au fait que nous sommes venus de la province pour travailler à la capitale. Je me rappelle avoir mangé de nombreux dimanches, seul, dans son petit restaurant. Cette quotidienneté, inévitablement, nous a amené à un dialogue et une certaine amitié..." López explique que dans l'oeuvre il a exagéré la pénétration du couteau, qui contraste avec la dignité du regard: "l'homme supporte la douleur de cinq siècles de colonialisme et d'injustice sociale" a confié Marcos López au journal Clarín. Amanda (Buenos Aires - Argentine) Amanda ou l'identité latino-américaine: la protagoniste
du portrait est arrivée de Bolivie à Buenos Aires, comme beaucoup d'autres, à la recherche d'une vie meilleure et travaille comme serveuse dans un restaurant proche de la maison de López. "Amanda est le produit d'un travail de nombreuses années sur l'identité de l'Amérique latine et il essaye d'obtenir une image qui reflète la culture du métissage, l'immigration, le sous-développement et d'autres thèmes propres au continent, qui sont au centre de mon oeuvre..."
L'oeuvre a été élaborée avec des éléments antagoniques. "J'ai eu l'idée de lui faire cette couronne, pour en faire une sorte de reine pauvre: à la place de l'or et de diamants, des couteaux et des fourchettes, que j'ai acheté dans une brocante". De plus, il signale qu'il s'est intéressé à cette image "pour faire une rupture esthétique: je lui ai mis une fourrure et l'ai mélangé avec du plastique, comme si elle avait était enveloppée dans un sac de nylon, comme si j'étais un grand couturier et ensuite je l'ai arrosé d'eau et de vaseline pour donner une impression de transpiration et de sensualité... (...). Une photo faite avec beaucoup de naturel et une pose comme
si elle était une actrice". Amanda a une intensité spéciale dans le regard, "son visage et ses cheveux représentent tout le passé indigène de l'Amérique latine".
Du 16 octobre au 15 décembre, exposition de six photographies, en grand format, faisant partie de la série "Sub-realismo criollo", sur la façade des Halles de Bayonne.
Réalisé et installé par le Musée Bonnat en collaboration avec “Les Translatines”.
Carnicera (Buenos Aires - Argentine) Bar en el barrio 23 de enero (Caracas - Venezuela)
Il piccolo vapore (La Boca, Buenos Aires -
Dans ces photos il explore et critique la société argentine contemporaine. En évoquant l'esthétique de l'Art pop, López fait un portrait subtil de ses personnages et leur donne une valeur iconographique
en utilisant des images populaires comme toile de fond. "J'aime que mes photos aient une empreinte caractéristique de l'identité sud-américaine et montrent la trame du sous-développement. En quelque sorte je me sens un essayiste de la réalité"
"Les photographies deMarcos López ont la particularité d'être comme des radiographies de l'époque. Elles n'enregistrent pas l'instant mais récréent l'ambiance du monde dans lequel on vit. Le langage visuel ne
désigne pas ce qu'il montre mais déplace le sens dans la manière d'associer des éléments qui semblent n'avoir aucune relation entre eux. L'étrangeté de ses photos résulte justement de cette ambigüité. Elles ont
une attraction inquiétante qui fait que le spectateur ne peut s'empêcher de les regarder. La singularité de ses oeuvres est liée à l'absurde des situations qui, cependant, renvoient à la perception du vécu, vu ou rêvé -
vécu dans la publicité, vu dans la réalité, rêvé dans l'histoire. Cette manière d'assembler des choses de mondes différents, a été nommée par l'artiste "Subrealismo criollo", série qui fut présentée à Photoespaña 03, Madrid, et publiée par l'Université de Salamanque..."