LOST HIGHWAY
Un voyage sensoriel au coeur de Tokyo Quand la ville trompe-lʼoeil transpose le voyageur dans un espace-temps inédit « Le shutokôusoku : la voie rapide qui traverse Tokyo. Passage obligé des migrations quotidiennes. Une voie rapide parmi tant dʼautres au premier abord. Un simple outil de transport.
Quelques minutes dans le confort de sa voiture pour atteindre lʼautre côté de la ville. Pourtant, un soir, cʼest sur ce tronçon dʼasphalte que mʼont été livrés des tronçons de cette intimité japonaise si convoitée. Soudain, chaque fenêtre entrevue en quelques dixièmes de secondes, me livrait plus sur la vie intérieure japonaise quʼil ne mʼen avait été offert en plusieurs mois de vie locale. Morceaux de vie, instantanés privés laissés en pâture aux voitures. Rendue invisible par la tôle et la vitesse, je pénètre enfin chez les gens, à leur insu. Sans le vouloir, sans même le savoir ils me touchent, mʼémeuvent, mʼinvitent à vivre à leur place un bref instant. Ces histoires, ces fragments de vies nous inventent dʼautres histoires, nous entraînent vers dʼautres récits, dʼautres humanités... Comme si ces vues au grand angle zoomaient dʼelles-mêmes profondément vers la quintessence de lʼhumanité des villes. Lʼhumanité me passionne et là, au coeur de cette ville tentaculaire, à travers ces carrés de lumières comme autant de lucarnes privées, je la vois au plus près : sans fard et sans masque.
Dépouillée de tous ses artifices du jour, ses gestuelles professionnelles, ses lois relationnelles... Le soir, une fois rentrée chez elle, lʼâme humaine est nue et offerte à mon objectif. » Chantal Stoman, photographe
LOST HIGHWAY : road movie photographique de Chantal Stoman Installation photographique le long du tapis roulant de la station de métro Châtelet Au coeur du parcours de la Nuit Blanche 2009 (Marais – Quartier Latin) En sʼengageant sur le tapis roulant du métro Châtelet, le passager sʼembarque sans le savoir pour un étrange voyage.... Aux murs du large couloir, à lʼimage dʼun trompe-lʼoeil, les façades éclairées des immeubles du projet photographique de Chantal Stoman livrent les images captées depuis une voiture lancée à pleine vitesse sur la voie rapide qui traverse Tokyo. Les images grand format mettent en lumière les solitudes qui peuplent cet espace de transit et apportent, par un jeu de contrastes forts, une vision universelle de la découverte dʼune ville.
Lʼinstallation projette le voyageur dans un ailleurs déstabilisant et inédit, une odyssée visuelle et auditive au coeur de sa ville. Une bande-sonore composée dʼextraits dʼémissions radio étrangères diffusée le long du parcours accompagne cette traversée de ville fictive. Le brouhaha inhérent au lieu se mêle à ces sons venus dʼailleurs, devenant instrument sonore à son tour. Les bribes de phrase perçues au passage seront-elles celles des passants dʼici ou de là-bas ? Le couloir de métro se fait galerie dʼart, la galerie souterraine devient couloir sensoriel...