Brassaï Goutte de rosee sur une fleur de capucine, (1931) Succession Brassaï
Musée des Beaux-Arts de Nantes 10, rue Georges Clémenceau 44000 Nantes France
Le musée des Beaux arts de Nantes présente du 25 septembre 2009 au 4 janvier 2010, Brassaï, LA maison que j’habite : photographies. Cette exposition est coproduite avec le Musée des Beaux-arts de Nancy. Elle emprunte son titre à une photographie de Brassaï qui introduit, dans Le Minotaure en 1934, la déclaration d’André Breton sur « la beauté convulsive ». Brassaï est connu dans le monde entier. Probablement parce que ses photographies de Paris de Nuit et de Paris secret , prises dans les années 1930 , répondent au « cliché » de la capitale française que l’imaginaire collectif entretient. Mais l’immense succès de ces images n’a pas totalement occulté d’autres aspects plus confidentiels de l’oeuvre de cet artiste .En 1933, Picasso qui appréciait la disponibilité de son regard lui ouvrit grand les portes de son atelier pour sa collaboration au premier numéro du Minotaure, la somptueuse revue d’Albert Skira où ,bien avant l’invention de l’art brut , il avait lui-même rédigé et illustré un article sur les graffiti, chefs-d’oeuvre anonymes des murs auxquels le Musée d’Art Moderne de New -York consacra une grande exposition en 1956. D’autres participations de Brassaï à cette remarquable publication attestent de l’attention qu’il portait aux choses ordinaires que prisaient tant les surréalistes. André Breton, par exemple, fit appel à lui pour illustrer son texte proclamant que « la beauté sera convulsive » : cristaux, madrépores et tubercules accompagnent superbement cette déclaration. Salvador Dali le sollicita pour magnifier l’étrangeté des « sculptures involontaires » : un billet d’autobus roulé, un morceau de savon usé…En 1949, huit photographies de Brassaï figurèrent dans une anthologie que Camille Bryen et Alain Gheerbrant consacrèrent à la Poésie Naturelle, « faite non seulement par tous mais surtout par tout ». Conçue pour Nantes et pour Nancy avec la collaboration d’Agnès de Gouvion Saint-Cy, inspecteur général pour la photographie, Délégation arts plastiques pour Nantes et Nancy l’exposition présente un grand nombre de graffiti mais elle met particulièrement en valeur la singulière faculté qu’avait Brassaï, tel son ami Léon-Paul Fargue, d’être sensible au charme de la banalité : une chaise sous la neige, la flamme d’une bougie, l’ombre d’un papillon de nuit , une goutte de rosée sur une fleur de capucine…
LA MAISON QUE J’HABITE (1932 )
Epreuve aux sels d’argent
Succession Brassaï
© Estate Brassaï