Au travers de personnages appartenant à des tribus imaginaires, les deux artistes opèrent un retour à la terre, aux éléments premiers. Les corps, dénudés, les visages deviennent supports directs de création : ornés de motifs peints, restructurés, ils intriguent, touchent, effraient parfois. Le principe était le suivant : les modèles, d’abord confiés à Anne, qui avait carte blanche en termes de maquillage et d’accessoirisation, étaient ensuite « livrés » à Paul, prêt à immortaliser leur nouvelle personnalité.
Hommage à la nature et au naturel, donc, que ce soit dans le choix des éléments mis à profit pour les coiffes et autres apprêts (cornes, branches, épines de roses pour n’en citer que quelques-uns) ou dans le travail photo qui n’inclut absolument aucune retouche (tirages argentiques, polaroïds notamment). Le choix des modèles – presque aucun mannequin d’agence, des proches avant tout – participe également d’une démarche de retour à l’essentiel.
Une première collaboration fructueuse qui semble être le début d’une série d’autres projets communs tout aussi prometteurs.