Michel Vanden Eeckhoudt appartient à cette catégorie de poètes de la photographie qui ont poussé très loin cet art du "montage immédiat" qui demande mobilité, intuition, rapidité. Il n'y a cependant pas moins formel ni moins abstrait que ce photographe profond et discret, moins conceptuels que ces arrangements où l'enchantement se double d'une pointe d'angoisse vite corrigée d'humour. Michel Vanden Eeckhoudt a choisi d'aborder le monde dans l'étrangeté quotidienne d'apparitions drôles sans dérision, tragiques sans solennité, avec un bonheur d'être là, une complicité avec ces moments où le réel s'absente, devient surréel. Les qualités des choses et des hommes s'échangent et permutent ; c'est la pierre qui frémit et l'homme qui s'immobilise, ce sont les animaux qui veillent et les hommes qui rêvent ; ce sont, aux murs, des dessins, des formes, des taches énonçant une langue qui semble déchiffrable. Monde allègrement tragique, où les figures muettes pensent tout haut, vagues scintillantes, reflets, visages dans des miroirs, mains ouvertes, ombres cachées, vitres, vent, lumière.
Danielle Sallenave
Préface de Danielle Sallenave.
29,3x26,6 cm
120 pages — relié avec jacquette
42,69 €
ISBN 209-754 193-3