J'essaie d'échapper aux pièges de la réalité tout en conservant un lien avec le réel. Car les photos ne sont pas des inventions mais des rencontres. Il ne s'agit pas de recherche esthétique. Que tout soit hanté n'est pas une volonté complètement délibérée. Mais, pour moi, la photographie est inséparable de la disparition. D'où le besoin de s'accrocher à l'impossible. Les photos sont les seules preuves de ce qu'on a éprouvé. Non des faits eux-mêmes. Que quelque chose ait eu lieu, qu'on l'ait vécu ne veut pas dire qu'on sache effectivement ce dont il s'agit et ce que cela signifie pour soi. C'est souvent la limite de la photographie - elle ne pénètre pas. Je voudrais y voir ce que j'ai ressenti. Voilà le lien avec la réalité et le vécu. Si ce n'est pas le cas, c'est, je crois, parce que je ne suis pas allé assez loin dans ce que j'ai vécu. Comme par lâcheté. Certaines photos viennent de nulle part, je ne me souviens pas de les avoir prises, elles sont, avant tout, liées à la réalité de ce que j'ai ressenti.
Michael Ackerman
En postface une conversation entre Gilou Le Gruiec, Christian Caujolle et Michael Ackerman.
91 photographies en noir et blanc de Micael Ackerman
27 x 20 cm
160 pages
33.54 €
ISBN : 2-85107-209-9