Galerie VivoEquidem 113, rue du Cherche-Midi F-75006 Paris France
Si Jean de Calan s’attache à des lieux apparemment « sans qualités » plutôt qu’à des ensembles reconnus du Patrimoine, c’est principalement pour des raisons personnelles. Il s’agit pour lui de rendre compte sans les dénaturer d’espaces du quotidien. Rues, maisons, trottoirs, arbres, monuments, de Boulogne-sur-Mer à Paris, en passant par l’Oise et l’Eure… Il enregistre la singularité de sites et d’architectures rarement valorisées, comme, par exemple, celle de la Reconstruction (1945-1962). L’enjeu est de déplacer la représentation de ces lieux en intégrant dans l’image les éléments hétéroclites et la variété des époques qui les composent. Ce faisant, l’artiste assume et associe sa propre histoire à celles de lieux communs
Né à Paris en 1966, Jean de Calan est photographe indépendant depuis 1994. Après des études à l’Ecole Nationale de la Photographie à Arles, il travaille un an et demi au Centre Culturel Français de Bamako. Il devient ensuite simultanément photographe d’architecture et de musée, tout en menant des projets artistiques où le document et l’archive joue un rôle central.
Associant vision documentaire et dimension artistique, les photographies de Jean de Calan sont à découvrir à la Galerie VivoEquidem, le temps d'une exposition.
Début septembre, l’exposition a pris un tour nouveau avec l’intervention de l’universitaire et critique d’art Fabien Danesi qui a défini une nouvelle scénographie. Son accrochage propose une approche qui déplace plus explicitement le travail de Jean de Calan vers le territoire de la fiction : les photographies sont à présent accompagnées de citations qui soulignent l'analogie des tirages numériques avec la page imprimée et ouvrent vers une dimension narrative elliptique. De Marcel Proust à Siegfried Kracauer en passant par Lewis Carroll, les phrases qui ponctuent le nouveau parcours confèrent une portée imaginaire aux photographies dont l'échelle varie dans cette même logique d'un récit à inventer. Une manière de renverser la pratique documentaire de Jean de Calan, sans pour autant l'annuler