Thierry Ardouin

Thierry Ardouin

#Photographe
Tout est paysage. Thierry Ardouin guette la lumière et ses correspondances secrètes. Aux aguets des quelques secondes où elle deviendra le reflet d'une émotion intérieure. Depuis plusieurs années, il privilégie le moyen ou le grand format. Retour délibéré à un média qui exige du temps, en laisse aussi pour songer à l'image, à cet instant où elle s'imprimera dans les sels d'argent. Une manière de redonner des égards à l'attente, à la composition. Dans la lourde boîte noire prennent corps des photos qui existent toujours en pensée, des réflexions définitivement ancrées dans le monde et ses turpitudes.
Thierry pose sa palette sur les parkings des zones commerciales. Lieux conçus par et pour les hommes. Paysages inhumains.
Il s'installe dans les chantiers, ceux du théâtre de l'Odéon et de la cinémathèque de Paris, où les ouvriers dénudent les couches de peinture et de vie que les années ont superposées. Natures mortes qui parlent du temps.
Il fixe les traits des malades d'Alzheimer. Paysages chaotiques et détresse infinie.
La photographie lui permet de sublimer le monde et les sentiments qu'il lui inspire. De rendre cette lumière belle ou laide, selon les méandres de son fort intérieur.

Né en 1961
Co-fondateur de Tendance Floue
Lentement les sujets de Thierry Ardouin prennent leur forme finale. Comme une
germination, celle-là même qu'il photographie pour « La bonne /mauvaise graine ? ».
Des graines symboliquement imagées saisies à la macroscopie pour à la fois dénoncer
la standardisation des semences imposée aux agriculteurs et montrer l'infiniment
photographique. Technique photographique exceptionnelle dans son parcours à la
chambre. Là, Thierry tient son temps pour raconter en noir et blanc ces paysages et
scènes bruts ou marqués par l'intervention de l'homme. Dans sa série « Nada », il se
pose ainsi la question de l'harmonie entre le paysage travaillé par l'humain et celui
livré par la nature. C'est cette même question qu'il révèle à Pékin quand il regarde
pour Mad in China cette mégalopole qui modifie le panorama. Puis dans la série
« Terres Paysannes » créée pour Mad in India il se rapproche des paysans pour en
saisir la geste. Sur le chantier de la Cinémathèque française, dans une approche cette
fois-ci en couleur, le photographe remarque là les traces artistiques que laissent, sans
le savoir, les ouvriers après leur intervention. C'est également en couleur qu'il pose
son regard sur les ravages abandonnés dans les Landes par la tempête Klaus en 2009.
Un travail qui suit, « Être vieux », sur un autre ravage : celui de la maladie d'Alzheimer
sur les visages.
« La bonne mauvaise graine ? » qui sera le premier ouvrage de Thierry (éditions
Jean Di Sciullo, à paraître en 2011) et « Terres paysannes » seront exposées à la galerie
Baudoin Lebon dans le cadre des 20 ans de Tendance Floue.
1991-2009 : participe activement aux projets photographiques collectifs de Tendance Floue.
1998 : « Baby foot », travail photographique sur le centre de formation des jeunes footballeurs
du club Paris-Saint-Germain.
2000 : « Être vieux », travail photographique sur la maladie d'Alzheimer.
2004 - 2005 : travail photographique sur la réhabilitation de la Cinémathèque française.
2007 - 2008 : travail photographique sur la réhabilitation du palais de la Porte dorée
qui deviendra la Cité nationale de l'histoire de l'immigration.
2010 : « La bonne mauvaise graine » exposée au Laboratoire
dans le cadre du Festival international de la photographie culinaire.