À travers plusieurs séries réalisées depuis le début des années 2000, Sébastien Pageot interroge les capacités de la photographie à représenter l’architecture. Échelle, rapport à l’espace, maquettes, surfaces cadrées sont autant d’éléments à partir desquels le dispositif de prise de vue construit des visions d’architectures dans une tension toujours maintenue entre valeur documentaire et valeur fictionnelle de l’image.
Palimpseste n°40 (2012) © Sébastien Pageot
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Cette proposition créative du photographe-plasticien Sébastien Pageot a pour objet le paysage urbain. Mais ne nous y méprenons pas, ici, point de panoramas électrifiés ou de vertigineuses cascades de gratteciels. Non, Sébastien Pageot semble vouloir s'écarter du spectaculaire en offrant à nos yeux des clichés qui rendent hommage à la finalité primaire de la photographie : représenter le réel. Il cadre un parking, capte la vue d'un entrepôt ou d'un bâtiment industriel.
Pourtant, lorsque l'observateur dépasse la rudesse de ces « non-lieux de l'architecture urbaine », l'onirique et le fantasmé font surface. Ou refont surface, devrions-nous dire. Car l'artiste pr...
Pour Roland Barthes,la photographie est indicielle, elle porte intrinsèquement la trace, l’empreinte de «ce qui a été». L’un des enjeux de la série des Palimpsestes va donc consister pour le spectateur à s’interroger sur la nature du référent,de ce qui a été photographié. L’utilisation d’un leurre (un élément de carton, une maquette d’architecture est inséré dans le paysage) perturbe la lecture de sa représentation photographique. Cette maquette de carton se juxtapose ainsi à la réalité pour en proposer une nouvelle vision. Ce geste de superposition crée un trouble visuel et invite le spectateur à entrer dans la photographie, à e...