Nicolas Wilmouth

Nicolas Wilmouth

#Photographe

Nicolas WILMOUTH
Né le 20 avril 1973 à Clichy (92)
Vit et travaille à Paris
Contact : nicolaswilmouth@hotmail.fr
Site : www.nicolaswilmouth.com



Expositions

2010 Galerie Van Kranendonk, La Haye - Pays-bas. Expo collective
Palais Lumière - Evian. «Le bestiaire Imaginaire». Expo collective
Galerie Plateforme - Paris. «Little big bang» Expo collective


2009 Galerie Kennory Kim, «Wonderland» - Paris. Expo collective

Nuit de la photographie contemporaine / L'entre prise, Paris. Expo collective


2008 Maison d' Art B. Anthonioz / L'entre prise, Nogent sur Marne. Expo collective
Nuit de la photographie contemporaine / L'entre prise, Paris. Expo collective

2007 Transfotografia, Institut culturel français, Varsovie - Pologne. Expo personnelle
Paris Photo / Galerie Van Kranendonk - Paris. Expo collective
Galerie Van Kranendonk, La Haye - Pays-bas. Expo collective
Centre culturel d'Ypres - Belgique. Expo personnelle

2006 Ateliers ouverts / Eric Monbel - Lille. Expo collective
Galerie Lasécu - Lille. Expo collective

2005 Galerie le Carré - Lille. Expo collective
Transphotographiques 5 - Lille. Expo personnelle

2004 Ateliers ouverts / Eric Monbel - Lille. Expo collective
Marché de l'art contemporain - Cysoing. Expo collective
Maison de la photographie - Lille. Expo collective

2003 «Lille 2004», Tri Postal - Lille. Expo collective

2001 Théâtre du grand Guignol / L'entre prise - Paris. Expo collective

2000 Galerie de l'UPC - Paris. Expo collective
Espace Agora - Paris. Expo personnelle

1998 Mois bis de la photo, espace Nesle - Paris. Expo collective

1995 Galerie Donguy - Paris. Expo collective

Représenté par la Galerie Van Kranendonk à Lahaye, Pays-bas depuis 2007


UN CERTAIN REGARD :

Je parcours le travail photographique de Nicolas Wilmouth et ce qui me frappe de prime abord, c'est le but poursuivi: piéger notre imagination.

D'une série à l'autre, d'une photo à l'autre, son univers se dévoile : inquiétant, dérangeant, corrosif et poétique. La dérision n'est jamais loin.

Au détour d'une route (série Moselle), une brume bleutée ou un pont gris nous barrent l'horizon. La perspective se poursuit bien au-delà mais c'est à nous de la prolonger. Ses photographies nous obligent à outrepasser les données du visible.

Un parking vide en lisière d'un parc crée à lui seul un univers de fiction. Des pommes abandonnées ou un cimetière multicolore se moquent de nos peurs. Les intérieurs kitch nous parlent de leurs occupants. Plus loin une brosse à dents nous raconte une histoire.
Le fantastique transpire dans ces images, qui veut que le photographe soit un passeur d'un genre nouveau, susceptible de piéger dans sa camera obscura des rencontres et des correspondances incongrues. Une lumière froide, accompagne ses insomniaques et l'inquiétude des sujets est transcendée par la beauté.

Avec une douce tristesse, Nicolas Wilmouth capture les vanités de notre époque. Ainsi dans la série Singles le temps et la mort ne cessent d'être interrogés. Le crâne d'antan a été remplacé par des poissons congelés échoués sur une plage ou bien une peau de banane improbable, un scorpion domestiqué ou une cireuse déplacé au milieu de rochers. De l'inquiétude métaphysique, Nicolas nous amène aussi à sourire des éléments anecdotiques qui font partie du pittoresque quotidien. Notre environnement familier est bousculé sans complaisance et avec beaucoup d'humour.

Dans la série  Le Singe, la Girafe et l'Ibis Rouge, les animaux participent à la fabulation Wilmouthienne. La théâtralisation des lieux s'y prête, Nicolas nous présente ici un récit imaginaire. Les trompe l'œil s'amusent à nous perdre. Ses animaux égarés, voire inquiétants en deviennent abstraits.

L'iconographie se dévoile complètement dans les séries Dogs et Cabinet de Curiosité. Ses portraits inspirés de peinture du XVIIème sont détournés en photographie. Notre regard fait des aller-retour entre des animaux empaillés mais vibrant d'une vie intérieure et des chiens dociles apprêtés comme des icônes sages de peinture flamande. La lumière de ses flash qui enveloppe et adoucit leurs formes diffuse un inquiétant onirisme, Nicolas saisit la durée de la pose. Les brumes de la série Moselle se retrouvent dans le poil noir de ces chiens. On croit pouvoir les toucher, oups c'est une photo. Toute cette puissance esthétique découle d'une excellente maîtrise de son medium.

Ses photographies nous obligent à rompre avec notre perception du réel habité ou contemplé. On regarde, on s'évade : Nicolas Wilmouth piège notre imagination. Objectif atteint.
V. Goutal mars 2009


LES SERIES :

MOSELLE 2004-08

« …Le baker ne passe plus le mercredi et quand Françoise m'apporte du pain, je le mets à la cave dans le congélateur… Demain, je vais à Forbach avec Joseph. Ils veulent m'acheter un aspirateur pour mon anniversaire. Mais pourquoi ils veulent aller au Cora, j'ai vu des promotions chez Aldi de l'autre côté*. Faut que je retrouve la réclame. »
A.Zimmer

Agnès Zimmer est née le 29 janvier 1921 à Folkling, en Moselle, France. Ses parents étaient nés à la fin du siècle précédent, à Folkling, en Allemagne. A la maison, elle parlait la langue de ses parents, l'allemand. A l'école, elle parlait la langue du pays, le français. Un jour de 1940, la frontière s'est encore déplacée : on écrit en gothique. Quatre ans plus tard, la défaite allemande rend la Moselle à la France. Si aujourd'hui, Agnès regarde les chaînes allemandes à la télé, elle dresse la liste des courses en français.

Région minière à la frontière versatile, la Moselle a engendré des enfants besogneux qui prennent le travail où il est, d'un côté ou de l'autre. Entre guerres et mines s'est installé un climat dicté par un quotidien de labeur. Après une vie passée au champ avec un mari mineur, Agnès se retrouve seule dans sa grande maison carrée de Folkling où les meubles n'ont pas bougé depuis 30 ans. Ses journées se passent entre programmes télévisés et ennui, comme si l'Histoire de la région s'était greffée en elle comme en beaucoup de personnes de sa génération.

A travers ces images, j'ai tenté de rendre compte de l'atmosphère de cette région limitrophe en m'attachant au quotidien de ma grand-mère, isolée chez elle avec ses souvenirs et ses fantômes qui passent au travers des murs et peut-être encore de la frontière.

Ce travail propose un voyage intérieur, à travers les paysages intimes d'un quotidien. L'assemblage de certaines photos démultiplie les possibilités d'interprétation et la lecture de ce travail oblige le spectateur à s'approprier les éléments d'un puzzle, à construire une géographie mentale.

L. Dejente

* En Allemagne.


BACK BONE 2004-05

Avec ce travail, le spectateur est placé dans une situation active puisqu'il se met à la place du sujet en s'identifiant à lui, en pénétrant dans son intimité. J'esquisse les grands traits d'une histoire sans l'expliquer : le décor sert de contexte, le sujet est placé de dos afin de laisser le spectateur libre de lui conférer un visage, une expression et une existence passée, présente et future. Ainsi, comme dans un roman, le spectateur interprète, visualise, imagine une scène avec un personnage, aidé par un support qui est l'écriture pour le livre, l'image pour la photographie. Il crée sa propre histoire. A travers ces dix photographies de dos, j'invite le public à varier les rôles et les récits. Je montre, il s'approprie, je raconte, il joue.


DOGS 2007

Photographier des chiens comme les bourgeois se faisaient portraiturer au XVIIËme siècle. Jouer sur les fonds noirs et les lumières claires obscures pour donner un aspect humain à ces animaux fiers, inquiets ou nostalgiques.

CABINET DE CURIOSITES 2008-09

Animaux naturalisés : statiques, irréels, figés dans un rictus ou en attente. Ils font jouer l'ambivalence vie/mort et donnent à voir un monde qui n'existe plus, un passé révolu qui projette ces animaux dans l'éternité, tels des objets précieux qui ne craignent plus que la poussière.

A travers ce travail au muséum naturel d'Elbeuf (en cours de déménagement), j'ai recherché la beauté, la présence, l'âme de ces animaux naturalisés. Le portrait me servant à poser des ponts entre eux et moi, j'entrais au musée comme on se rend à un rendez-vous, avec cette légère appréhension qui définit la rencontre. Je me promenais dans les allées bâchées à la recherche de quelque chose, quelqu'un qui saurait me raconter son histoire ou m'interpeller par son allure, sa solennité, sa grimace clouée, son œil perçant, sa cambrure fossilisée, sa fourrure comme ronflante ou son plumage gras accusant les siècles. Et ce n'est que pendant la séance de « pose » que l'émotion se réveillait, ou non. Selon la lumière, la position et je ne sais quoi, se produisait enfin cette rencontre entre l'animal naturalisé et moi. Sans chercher à l'imaginer vivant, j'ai aimé ressentir ce souffle imperceptible, ce battement sourd de l'éternité.


DANS UN MONDE SANS MELANCOLIE, LES ROSSIGNOLS SE METTRAIENT A ROTER* 2008

*Cioran



LE SINGE, LA GIRAFE ET L'IBIS ROUGE 2009

Vitrines ou tableaux, ces images un peu irréelles nous plongent dans un sentiment de tristesse et de ravissement où se côtoient la beauté, l'ennui et la solitude.



NOX 2009

Trois heures dix sept, le matin ou le soir, le jour pas maintenant, la nuit encore.
Impossible sommeil, des lions attaquent des gazelles Thompsons sur la 2.
Le frigo diplomate laisse la lumière allumée, le ficus tombe une dernière feuille
sans tambours ni trompettes sur le lyno laid, couleur pralin.

Trois heures dix sept, le matin ou le soir, le jour pas maintenant, la nuit encore, amène son compte à rebours et ses aiguilles tric trac ... Tel un chien anxieux, à faire les cents pas dans la salle d'attente d'un purgatoire, j'entend le cliquetis des ses griffes sur la parquet.

Trois heures dix sept, le matin ou le soir, le jour pas maintenant, la nuit voyage en seconde et marque tous les arrêts. Sans terminus et sans chef de bord, là où un songe de minus suffit à contrôler mon état bipède, et me pousse hors du train, sur le quartz d'un réveil muet.



Ils rêvent de nuits impossibles où des matelas dociles accepteraient l'horizontale une heure ou plus, pour laisser leurs âmes partir en paix et sans valise sur la route du répit. Ils rèvent à des couvertures tendres et des polochons complices pour s'abandonner au voyage sans filet.



THE WALK 2009

Isolés par une mise au point courte et précise, ils semblent flotter entre mer et bitume.
Le shoot très rapide immobilise la position de leur corps et les met dans une posture grotesque, gracieuse, lourde ou envolée.
Début d'une action, fin d'un geste ... au commencement ou à a fin de quelque chose, ils sont là; mi danseur mi statue, athlète ou marionette, cariatide ou valseur ...



HORS SERIES 2003-10

Il s'agit de photos hors séries mises en scènes, des natures mortes, des ambiances, des situations qu'elles soient absurdes, grotesques, esthétiques ou narratives.


CARNETS 2008-10

Croquis, études, brouillons, les images de «Carnets» laissent à voir des instantanés croqués, comme des pistes à suivre, des images à mûrir, des travaux à développer. Autant de raisons de se perdre sur les routes et leurs tableaux improvisés.