Ismaïl Bahri est un navigateur d'images. Dans son exposition Film à blanc à la galerie Les Filles du Calvaire, l'artiste s'interroge sur l'épi-phénomène et son dépassement. Lors de ses voyages en Tunisie, son pays natal, il a filmé une feuille blanche voletant sur la lentille de sa caméra. Au grés du vent, les lumières jouent sur la feuille qui se soulève par intermittence et laisse, parfois, apercevoir des paysages ou des corps. L'intérêt d'abord formel d'Ismaïl Bahri se laisse doucement débordé par le contexte politique tunisien. Son bout de papier devient alors éminemment politique, restituant un hors-champ du devenir. Rencontre avec un artiste humble en perpétu...
Film à blanc propose une déclinaison de l’exposition sommeils qui a eu lieu à l’Espace Khiasma fin 2014. Aussi y retrouve-t-on des motifs similaires tels que les pulsations lumineuses, la question du film, ainsi que la mécanique d’apparition et de disparition, mais autrement abordés.
Dans Film à blanc, les images se côtoient et s’influencent par petites touches. La nuance – c’est-à-dire l’écart infime – serait le principe d’une mécanique où le motif de la Tunisie apparaîtrait par intermittence. Des paysages, des corps et des voix surgiraient par bribes. Dans toutes les vidéos exposées, il s’agit moins de capter « l’événement » que de...
Cet artiste vit entre Paris et Tunis depuis une dizaine d’années et développe un univers singulier, mêlant une culture orientale à des références philosophiques et conceptuelles européennes, dont le socle formel questionne des problématiques purement plasticiennes.
D’abord on n’y voit rien. Un verre, un reflet, puis une main qui le ramasse. Puis se dessine, à la surface du liquide noir, quelques ondes, des secousses. Le verre déborde, l’encre s’étale sur la peau, s’échappe, par sursauts, sur le pouce, sur les doigts. Quelques secondes. L’encre ne cesse de s’enfuir. C’est presque irréel, elle coule, elle imprime sa marque autour d’elle ; le verre ne se vide pas. Infi...
L’exposition interroge la notion de fragilité reliée à des problématiques de volume et d’espace en réunissant des travaux de natures différentes : photographies, sculptures, installations, dessins et vidéos. Cette proposition associe des artistes d’horizons géographiques divers, récemment découverts, à d’autres plus reconnus. Et si la variété des langages peut interpeller, il s’agit de faire dialoguer autour d’un thème des pratiques polysémiques, d’en faire surgir les liens intuitifs et les affinités visuelles inattendues que la scénographie s’autorise à mettre en évidence.
Dans cette exposition, la fragilité apparaît souve...