Mon travail se développe à travers un échange entre la photographie et la sculpture. Je cherche à créer un dialogue entre l’image photographique et la réalité physique des volumes. Mes photographies et mes sculptures témoignent ainsi d’une expérience de l’espace, d’une rencontre entre formes, matières et lumières.
La photographie est mon médium principal et constitue l’essence de mon travail. Je photographie pour voir, pour trier et recadrer le monde en documentant, extrayant et en organisant des fragments de la réalité. Je cherche à montrer l’imperceptible et à amener l’autre à voir ce qu’il ne regarde pas vraiment. Je veux montrer l’intérêt caché de notre quotidien sans y ajouter d’artifices. Dans mes images, cela se traduit surtout par la déshérence, l’abandon et l’absence physique de l’humain. Pourtant l’empreinte de l’homme est au centre de mon discours, l’esthétique ordinaire de l’abandon au centre de mon travail.
De même, dans mes sculptures, je me sers d’éléments du quotidien que je découvre presque par hasard et sans filtre préalable. J’utilise des matériaux tels que le ciment, le plâtre, le tissu, le bois, le carton pour créer mes sculptures. Je cherche à introduire du rythme et des variations dans des formes simples en travaillant sur la perception des objets et leur rapport à l’espace. La valeur du blanc me permet quant à elle de renforcer le travail de la forme, valorisé uniquement par l’ombre et la lumière sur le volume. Cela m’aide à évacuer tout autre questionnement et à me concentrer seulement sur la création d’un volume.