Trois visions différentes de la photographie en montagne
animée par Christophe Cablat, Sylvain Gardères & Jean-Pierre Milhau
Vendredi 25 septembre 2009 à 20h30...
Photographier est un acte quotidien qui commence au coin de sa rue. Toujours un boitier en bandoulière, frénétiquement par peur de manquer un acte, Christophe Cablat cherche à immortaliser ce qui se passe devant ses yeux. La rue est un terrain de jeu fascinant pour l’être urbain qu’il est. D’un bref rappel historique en passant par quelques conseils et considérations il souhaite partager et engager la discussion autour de ce sujet.
© Christophe Cablat
© Christophe Cablat
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RAM MUAY
Le bruit de l'impact sur la peau, les cris de l’entraîneur depuis le coin, la sueur, l'odeur du camphre, la lumière sur le ring, le regard après un KO...Tous ces éléments insignifiants restent dans ma tête.
J'ai suivi pendant près de deux ans lors de combats et d’entraînements des boxeurs du club de l'ASM Boxe Thaï à Pau. Ce sport m'est étranger mais ma curiosité était telle à l'égard de ces combattants que j'ai voulu savoir pourquoi ils montaient sur le ring.
© Christophe Cablat
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...Le soleil éclaire de ses doux rayons matinaux les rues de la ville. A l’heure où dorment les braves gens, déjà je suis dehors errant tel un vampire en quête de lumière. Le vampire est une image d'ailleurs qui me correspond bien. Il passe discrètement, se joue de la lumière, a horreur des miroirs et guette sa proie pour en aspirer ce qui va lui permettre de vivre. Comme si mon âme hantait les rues de la ville qu’à force je crois connaître par coeur pour y faire je ne sais quelle rencontre......
...les sorties se font souvent aux mêmes heures le matin avant les dures lumières et le soir pour ses ombres rasantes. J’oublie le temps et dès que mon oeil se colle au viseur de mon calepin télémétrique tout s’organise alors. Des souvenirs d’enfance viennent à mon esprit. Les rentrées scolaires à l’école Jules Ferry, les moments passés enfant avec les copains.
Des odeurs m’envahissent, le pain de la boulangère que petit j’allais chercher avec ma mère, les produits du coiffeur. Premières diapositives et premières visualisations. La couleur me séduit par sa douceur et son harmonie. Le chemin est tracé je le suis en me laissant libre de m’imposer des contraintes......
La terre est formidable vue du sol et rappelle à plus d'humilité. Les Pyrénées ont su séduire le voyeur que je suis et n'ont de cesse que de m'hypnotiser.
Juste le bruit feutré des crampons dans la neige dure, la lumière douce puis violente et soudain arrivé en haut du pic, le panorama apparaît.
C'est toujours la même sensation de majesté et de puissance qui me frappe arrivé en haut d'un pic, à la fin d'une course. Le panorama s'étend sur 360°, le silence se fait, seuls les bruits de la nature nous entourent. Pourtant je me suis encore levé tôt, j'ai encore dû transporter ma carcasse, mon sac à dos et tout ce foutu matériel. Je me suis encore demandé ce qui me poussait à vou...
Ballades en contrastes dans les cimetières. Les vivants mettent en scène leur éternité. Cela répond-il à un simple besoin de reconnaissance ou une envie de laisser trace de leur passage ?
La mort et sa représentation ont toujours hantées la vie des vivants. Chacun veut savoir ce qu'il adviendra de lui après son passage sur terre. Comme si le besoin s'en fait pressant, on laisse une preuve tangible de notre vie. La pierre tombale est cette preuve, cet exemple d’une foi religieuse en déclin laissant ses traces dans un monde en pleine mutation. Elle est le symbole d'une fin inéluctable annoncée depuis la naissance. Ce lent sablier qui de notre premier souffle nous envoie vers le mot fin.
Que reste t-il de nos morts, de ces regards su...
Les Monts Bagzane, le toit du NIGER. Plateau caillouteux semi désertique à quelques 1.600 mètres d'altitude sont d'un abord peu accueillant. Les pentes ardues au travers de la faille de Namaro mènent à son sol. Mille quatre cent mètres de dénivelé à pied avec une caravane de chameaux sont nécessaires pour l'atteindre, c'est ici que va commencer cette histoire. Une histoire simple faite de regards, de silences et de lumières.
Un pas puis un autre et encore un autre sous la chaleur de l'après-midi nous transportent. Les chameaux sont là fidèles, ils portent sans sourciller la charge imposée. Cette ascension n'est possible qu'aux marcheurs et aux caravanes. Les Monts Bagzane îlot granitique du massif de l’A&...
L'instant d'après cet espace de seconde, je ne sais ce qu'il s'est passé. Vous dire pourquoi j'ai déclenché là, à cet instant précis, bien malin est celui qui pourrait le savoir. L'acte photographique est nécessaire à mon épanouissement, comme une curiosité saine entre voyeurisme et exhibitionnisme. La vie des autres est nécessaire à la mienne, à la fois voyeur, curieux, jamais malsain. Les gens ne sont plus un nom sur une carte d’identité, mais ils deviennent un instant de bonheur dans un cadre. Simple esthétique humaine, merveille qu’est l’invention photographique. Arrêter le temps sans savoir ce qui s’est passé avant et ce que tout cela va devenir.
Un menteur, un ill...
Le désert est un lieu nécessaire à mon besoin d'isolement. Juste contempler sans autre bruit que cette vie qui nous entoure. Partir des jours durant, marcher avec une caravane de dromadaires et fouler ce sol aride des régions désertiques. Une introspection telle que l'on ne communie pas avec la nature, on y est un des éléments. Je laisse couler un projet sur la durée,juste passer du temps dans ces déserts, vivre et partager avec les touaregs, les nomades. Recherche sur l'émotion des couleurs et l'essence simple des valeurs de gris. J'ai commencé par les Dunes de l'Amatlich en Mauritanie, puis les cailloux de l'Akakus en Libye, je continue avec les Monts Bagzanes au Niger. Ma prochaine destination n'est pas définie mais je sais, je le sens au plus profond de moi, je veux fouler au plus tôt ce sol, partager le...