
Galerie Popy Arvani 7 rue Jean-Pierre Timbaud F-75011 Paris France
Tout le monde connaît b.
Chaque matin, b. prend le bus pour se rendre au boulot. Partout elle croise l’effigie de Barbie, la miss perfection toute de papier glacé.
Le soir venu, devant sa tv, la vraie fausse vie de toutes les Barbie remplit ses yeux et sa tête de conformisme.
Elle voit tout en rose Barbie, elle regrette le monde sans poubelles, sans imperfections, sans humanité :
b. en rêve.
Mais b. n’a plus l’âge de jouer à la poupée. Mieux que l’aider à ouvrir les yeux, les photos de Bérangère Haëgy lui font apprécier la vraie vie, celle de toutes les b. anonymes : la sienne.
Sur les photos, c’est bien b. On la voit toute entière. Son corps et sa vie bien à elle.
Restent les rides et le grain de peau : une fois n’est pas coutume, photoshopper n’est pas gommer.
C’est en fusionnant la vraie vie et celle de Barbie que la photographe plasticienne fait éclore la beauté. L’idéal de la plastique standardisée contraste avec la bestialité de la chair.
b. est à la fois familière et irréelle. Elle nous regarde et regarde sa vraie vie, son quotidien, ses tracas, ses révolutions et évolutions, avec les yeux étonnés de la poupée toujours candide.
Sous le regard ébahi de Barbie, deux générations de fillettes sont passées. Du tablier à la mini-jupe, la vie et le corps de b. lui appartiennent un peu plus aujourd’hui qu’à l’époque où sa maman jouait à Barbie-mère-au-foyer.
Face aux créations photographiques de Bérangère Haëgy, on se sent toutes un peu b.
b., et heureuse de l’être.
Car si Barbie sourit, b., elle, rit : elle n’a pas peur des rides ; elle assume fièrement de souffler ses 50 bougies.