La Casa Musicale 1 Chemin de Fontenay F-69450 St Cyr au Mont d'Or France
2006. L’histoire de « Reflets Urbains » commence à Paris. Par hasard, presque. Une rue comme une autre, un jour ordinaire, un environnement qui pousse à immortaliser une scène à un instant précis : de cette situation banale et intrinsèque à mon quotidien, j’inscris une image sur la pellicule. Puis, plus rien. La vie suit son cours et la pellicule s’égare. Elle réapparaît un jour sans que j’aie idée de ce qu’elle a à me montrer. Je la développe. Un cliché m’interpelle. La scène ressurgit. L’image me surprend et m’inspire. Elle dévoile une multitude de lumières renvoyées par la surface d’objets, qu’on appelle « reflets ». La densité d’informations visuelles qu’offre l’environnement urbain multiplie ces jeux de lumière. Et ils fonctionnent bien, ensemble. L’évidence s’impose à moi : les métropoles internationales seront le terrain de mon investigation sur les reflets. L’effervescence générée par la foule et les individus, les buildings, les transports, l’asphalte et le bruit même forment un Tout d’une richesse inépuisable pour mon travail. Reste à parvenir à le structurer.
Parfois, j’arpente les rues en quête de scènes semblables – ou non – à celle qui a défini mon axe de travail. Parfois, les reflets s’imposent à moi dans un contexte inattendu. J’immortalise. Et les pas de mes promenades parisiennes rythment l’histoire de « Reflets Urbains ». Le premier volet me prend un an de recherches. Je tâtonne, peaufine mon angle de travail et m’attelle à le définir, sans cesser de multiplier les clichés. Puis un jour, ce volet me paraît complet. Un maillon de la chaîne est soudé.
Cap sur New York pour l’Acte II. Le travail est plus rapide car l’axe de recherche, dès lors, plus structuré. Le gigantisme, l’éclairage continu et les bains de foule de la ville qui ne dort jamais s’avèrent sans grande surprise un terrain d’observation idéal. Le périple dure un mois et m’offre autant de photos à exploiter qu’à Paris.
Chaque ville a son âme propre. « Reflets Urbains » vise à la révéler sous un angle inhabituel : en prenant en compte le singulier, le citadin dans son individualité comme partie constitutive du Tout. « Reflets Urbains » vise donc à montrer une autre vision des villes, reflet de leurs habitants. Et chaque métropole du globe en est un volet potentiel. Je réaliserai le troisième à Tokyo.
Propos receuillis par Elisabeth Cheville