Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
A l’occasion du centenaire de la naissance d’Henri Cartier-Bresson, la Maison Européenne de la Photographie présente un choix d’oeuvres du photographe à partir de ses collections. Quelques 120 tirages provenant de deux séries majeures, Paris et Les Européens, retracent son parcours de 1929 à 1978.
Né à Chanteloup en Seine-et-Marne en 1908, Cartier-Bresson développe très tôt une forte fascination pour la peinture, avec un intérêt particulier pour le surréalisme. En 1932, après avoir passé un an en Côte d’Ivoire, il découvre le Leica qui demeure son appareil de prédilection par la suite.
En 1933, il expose pour la première fois à la galerie Julien Lévy de New York. Ses photographies sont parallèlement exposées au Club Ateneo de Madrid. Il poursuit ses voyages en Europe de l’Est puis au Mexique, et commençe à s’intéresser à la réalisation de films lors de sa deuxième exposition à New York (avec Evans et Alvarez Bravo). Il est l’assistant de Jean Renoir en 1936 et dirige plus tard trois documentaires sur les hôpitaux en Espagne, Victoire de la Vie (Return to Life).
Fait prisonnier de guerre en 1940, il s’évade lors de sa troisième tentative en 1943. Après son évasion, il travaille pour les Editions Braun, en faisant des portraits d’artistes tels que Matisse, Rouault, Braque, Bonnard, et Claudel. En 1944, il photographie la Libération de Paris, avant de tourner le documentaire Le Retour (The Return) en 1945. Il passe alors dix-huit mois aux Etats-Unis pour préparer l’exposition qui avait été initiée par les conservateurs du Musée d’Art Moderne de New York, pensant qu’il était mort durant la guerre. L’exposition débute en avril 1947.
Durant son exposition au MoMA, il crée Magnum Photos avec Robert Capa, David “Chim” Seymour et William Vandivert, puis passe trois ans à voyager en Orient. Il est en Inde lorsque le Mahatma Gandhi est assassiné, en Indonésie durant l’indépendance, et en Chine en 1948-49, durant les six derniers mois du Kuomintang et les six premiers de la République Populaire de Chine. De retour en Europe il publie en 1952 son premier livre, Images à la Sauvette avec Tériade, et en 1954, après la mort de Staline, il est le premier photographe étranger à être admis en URSS.
Par la suite, Cartier-Bresson voyage en Chine, à Cuba, au Mexique, au Canada, aux Etats-Unis, en Inde, au Japon, et dans bien d’autres pays. En 1968, il commençe à réduire ses activités photographiques, préférant se concentrer sur le dessin et la peinture.
Cartier-Bresson est lauréat d’un nombre important de prix et de doctorats honorifiques. Beaucoup de livres sont dédiés à son travail, qui est aussi représenté dans les collections de toutes les institutions internationales majeures.
Comme il l’explique, “L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois.
Pour « signifier » le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie. C’est par une économie de moyens et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression”.
En 2003, il créé la Fondation HCB à Paris avec sa femme et sa fille. Il meurt le 3 août 2004 à Céreste, dans le sud de la France, quelques jours avant son quatre-vingt-seizième anniversaire.
Attention l’exposition «A vue d’oeil» sera fermée du 15 juin au 23 juin pour cause de nouvel accrochage dans les autres espaces de la MEP.