La démarche photographique de Jean-Baptiste Carhaix est un cheminement spirituel qui cultive le niveau de l’idole, entendue comme image porteuse d’une distinction divine. (……)
Par métaphore, on pourrait dire que Jean-Baptiste Carhaix propose une métaphysique de la jouissance et de la mort ; ce ne serait que façon d’indiquer jusqu’où porte son regard. L’usage qu’il fait des seules ressources de la photographie déploie bien une forme de connaissance approchée de l’essentiel, comme une “hyperphysique” qui resterait du ressort exclusif de la manifestation par l’image.
II faudrait refondre ce joli nom d’“hyperphysique”, l’extraire de la terminologie kantienne, car il épuise en lui toute prétention humaine à connaître, et, dans cette prétention particulière, lui faire signifier : présence physique d’un regard attentif au suprasensible. II conviendrait alors pleinement à ce niveau de l’image, cultivé pour lui-même dans le sens d’une ascension progressive de la vision sensible vers les essences du plaisir, de la douleur et de la mort.
Robert Pujade