Centre de photographie de Lectoure 5, rue Sainte-Claire 32700 Lectoure France
Lieu :Monfort,maison Labat.
Les Passants
«Ces images ont été prises sur le vif, au ras du sol sur les trottoirs de la ville.
Des passants, de leur activité, de leur déplacement, de leur vie et de leurs couleurs, ne reste plus que lamasse sombre des jambes, des silhouettes noyées dans le noir épais et liquide de l’ombre du contre-jour.Cespassants semblent alors faits de la mêm ematière que celle du goudron luisant qui se répand sur toute la surface de l’image.»
Les Magasins
«Architecture rudimentaire et systématique des grandes surfaces périurbaines.Hangars en tôle décorés d’enseignes électriques colorées. Parkings déserts. Les enseignes sontpourtant restées allumées.Tout est conçu pour accueillir la foule, le vacarme, mais à cette heure de la nuit, rien ni personne. Plus que le silence. C’est précisément à cemoment là que ces lieux deviennent fascinants, presque beaux. Le protocole de prise de vues s’impose aisément, photographier ces grandes façades en pleine face. Choisir le point de vue purement descriptif, l’absence de perspective. Ces grands halls rectangulaires sont alors réduits à l’existence de leur seule façade.Un décor de carton derrière lequel rien ne se passe.Non pasdes volumes habitables,maisdes grandes surfaces planes, de grands prospectus publicitaires. Fascinants comme le vide.
Les Noces
« Tandis que le texte explore l’espace clos du cercle, les photographies explorent la danse, lemouvement, l’espace ouvert. Le lieu du texte est celui d’une petite place fermée à l’intérieur de lotissements d’habitation.
C’est celui de l’enfance et de son souvenir vague et complexe. Le lieu des images est celui d’une vaste zone portuaire, marquée par le délabrement et une certaine forme d’abandon, offerte aux transits, aux passages, aux flux desmarchandises.
Sans se rejeter dans leurs antagonismes, ces deux espaces se polarisent lorsque l’artiste lesdésigne comme étant les lieux du retour à soi et de la recherche d’un absolu.
Le lieu du texte est un espace consacré, celui de la scène de théâtre, là où se jouent lesmythes, tandis que celui des photographies est un espace de transition, anonyme, public. Dans les deux cas, ce sont des espaces vides qui réclament qu’une existence humaine y vienne faire sens.
A travers Les Noces, et en écho à l’oeuvre de Camus - «Noces à Tipaza » et « Le vent àDjemila » -, il s’agissait de célébrer une entrée en création par le biais du récit d’un souvenir d’enfance, d’une initiation à l’errance, à la solitude et à la recherche. »