Galerie Loevenbruck 40, rue de Seine - 2, rue de l'Echaudé 75006 Paris France
Pour l’exposition personnelle que lui consacre la galerie, Alain Declercq montre Hidden Camera obscura, une nouvelle série de photographies prises à New York au cours de l’année 2008. Ce quadrillage photographique de Manhattan recense environ 70 lieux que personne n’est autorisé à photographier. Considérés comme « sensibles » depuis les attentats du 11 septembre, les prisons, les commissariats ou encore les tunnels et les
ponts sont censés échapper à toute reproduction. Pour réaliser ces images interdites, Alain Declercq construit lui même son outil de prise de vue, une camera obscura constituée d’un simple boîtier en plastique, dans lequel un minuscule trou percé fait office de diaphragme.
L’artiste découpe ensuite la pellicule qu’il dispose au fond du boîtier. Cette chambre noire low tech est posée directement au sol, le temps qu’un négatif s’imprime.
Les photographies ne cachent pas les imperfections du système de prise de vue : images floues, cadres imprécis, lumière manquante due à des temps de pause hasardeux, soulignent une technique hautement artisanale.
Pourtant, avec des moyens d’une grande simplicité, Alain Declercq produit une brèche dans la législation, et vole méthodiquement ce qui devrait être soustrait aux regards, au cœur même de l’espace public.
For his solo exhibition at the gallery, Alain Declercq is showing Hidden Camera Obscura, a new series of photographs taken in New York last year. He criss-crossed Manhattan getting these images of some 70 sites where photography, precisely, is prohibited.
These prisons, police stations, tunnels and bridges have had their security status raised since 9/11, so in order to take his forbidden pictures, Declercq built his own lo-tech pinhole camera by making a tiny aperture in a plastic box. He would then cut a piece
of film, place it in the box, place this on the ground facing the location, and let the light in to print the negative.
The resulting photographs are often hazy, imprecisely framed, sometimes inadequately lit because of the fluctuating exposure times – everything draws attention to the crudeness of the homemade method.
And yet with this very simple tool Declercq made a breach in the law, methodically stealing that which is supposed to be hidden from the public gaze, yet exists at the heart of public space.