Le Plateau / FRAC Ile de France Angle de la rue des alouettes et de la rue carducci 75019 Paris France
Nous sommes heureux de présenter, du 19 mars au 17 mai 2009 au Frac Île-de-France / Le Plateau, la première exposition personnelle de Ulla von Brandenburg dans une institution française. L’occasion pour cette jeune artiste d’origine allemande d’investir l’architecture du Plateau pour un projet inédit qui donnera à voir les multiples facettes de son travail.
À travers ses films 16mm, dessins, wall-paintings, sculptures et performances, Ulla von Brandenburg produit une oeuvre singulière fondée sur les questions de représentation voire d’illusion qu’une esthétique en référence directe avec un certain esprit fin 19ème – où se conjuguent allégrement magie noire, spiritisme et psychanalyse – concourt subtilement à établir comme pour mieux nous donner à voir notre présent.
Dans ce contexte, les nombreuses apparitions de fantômes qui jalonnent son oeuvre nous renvoient à la naissance de l’image photographique et à l’étrange résurgence du passé qui la caractérisait alors.
L’exposition s’ouvre sur Curtain, un vaste rideau aux losanges noirs et rouges peint en trompe l’oeil qui ne sont pas sans rappeler les vêtements d’Arlequin. C’est donc physiquement que le visiteur s’engage dans l’espace du Plateau, tel un comédien qui entrerait sur scène. Un lien à l’univers théâtral que l’on retrouve avec Publikum (Public), wall-painting sur deux murs en vis à vis et représentant des spectateurs en effet miroir regardant une scène, mais aussi avec Forest (Forêt) à la fois endroit et envers d’un décor englobant dans lequel le visiteur pénètre réellement, ainsi qu’avec le film 8, présenté en boucle et au coeur d’une installation qui nous permet de jouer d’un nouveau rapport espace / temps.
Cette exposition au Plateau est également l’occasion pour le public de découvrir des oeuvres produites spécifiquement pour l’occasion et notamment le film 16mm Singspiel (Jeu chanté) tourné cet hiver à la Villa Savoye. Comédie musicale minimaliste tenue dans l’architecture moderniste de Le Corbusier, on y découvre des hommes et des femmes liés sans doute par une histoire commune dont on ne percevra que des bribes. Surpris dans des gestes ordinaires, mis en situation dans des pièces presque vides, les personnages se mettent systématiquement en mouvement à l’arrivée de la caméra pour quitter son
champ, devenant ainsi autant de figures fantômatiques.
Comme pour chacune de ses expositions, Ulla von Brandenburg publie également un journal qui, cette fois pour le Plateau, consiste en un véritable fac similé d’un livre d’images du début du 20ème siècle.