Galerie Division 372, Ste-Catherine Ouest Montréal Canada
L’art de Christian Knudsen est caractérisé par sa tension fertile et son immobilité à la fois distincte et personnelle. Devant ses photos, ses desseins, ses médiums mixtes, ses sculptures ou ses toiles, le spectateur se voit présenter une atmosphère complexe et unique, vibrante d’intensité tranquille et de silence contemplatif. La consistance qu’a l’auditoire à confronter ainsi ses œuvres, aussi variées soient-elles en sujets, résulte probablement du fait que l’artiste a su développer un style personnel, aiguisé par les décennies de travail en studio. En effet, Knudsen est un travailleur acharné, un virtuose de la forme et un adepte de la poursuite de buts artistiques insaisissables. Virtuellement tout ce qu’il a accompli au cours de sa carrière se rapporte à l’accomplissement de cette densité artistique. Il est clairement possible de sentir le calme et la solidité de la force intellectuelle dans ses œuvres. Cette détermination ne doit toutefois pas être confondue pour une étroitesse d’esprit. En effet, Knudsen est l’un des artistes canadiens les plus polyvalents de sa génération.
Son catalogue est vaste et profond et, dans cette exposition qui se veut une vue d’ensemble de ses dernières années de travail, chacune des orientations qu’ont prises ses recherches est représentée. « A Brief History of Time », le titre qu’a emprunté Knudsen au physicien Stephen Hawkings se réfère au temps qu’il a pris pour créer ces œuvres, les multiples années et les milliers d’heures passées au studio. Mais le titre nous indique aussi que son projet est fondamentalement holistique et global dans ses aspirations. Il est relatif au sens que donne la physique à ce mot. Le projet avance la théorie que nous vivons à l’intérieur et en tant que résultat de l’interaction entre le temps et l’espace et, qu’en fait, Knudsen cherche à réconcilier et agrandir l’espace de notre conscience. Il veut aussi nous mettre en contact avec l’ineffable, mais ferme et rationnelle forme d’un mantra philosophique. Il nous propose une vue du monde dans ce corpus dont les ramifications les plus extrapolées sont adaptées à la grandeur de l’échelle où résonnent les conclusions les plus défiantes de la science et du spiritualisme.
