Exposition : Du mercredi 09 février 2005 au samedi 02 avril 2005
Photographies de : Jiri Krenek.
Exposition photographique Mercredi 9 février à 19h00 « Consommation – globalisation », photographies de Jiri Krenek Le Centre tchèque expose des œuvres du représentant de la nouvelle génération de la photographie tchèque… en 2004, à Paris on lui décerne « la plus belle photo de l'année » au festival de l'automobile, à l'hôtel Ritz ; en République tchèque, il emporte le 2e prix Jaromir Funke (concours du meilleur photographe tchèque des moins de 35 ans). Exposition jusqu'au 2 avril 2005.
Jiri Krenek n'a que 30 ans et il occupe déjà une place importante dans le domaine de la photo tchèque contemporaine. Sa place a été confirmée par une série de prix obtenus dans la compétition de Czech Press Photo, par l'obtention d'une subvention de la Ville de Prague en 2001, par le premier prix de Talentinumla même année, par le Grand Prix dans la compétition pour la meilleure photo du sport automobile au Salon de l'auto à Paris en 2003 et par la deuxième place à la première édition du Prix Jaromir Funke (concours pour jeunes photographes de moins de 35 ans, prix attribué par un jury composé de cinquante six critiques de la photo, commissaires et pédagogues). A ce concours, il s'est placé juste après la lauréate Dita Pepe. Mais la qualité et l'originalité incontestables du travail de Krenek sont bien plus importantes que ses prix. J. Krenek crée des photos à partir des événements du monde du sport automobile, surtout des courses deFormule 1, pour les revues éditées par la filiale praguoise de la maison d'édition Axel Springer.Ces photos à effet artistique reflètent le caractère dramatique des moments des compétitions.
L'œuvre de Jiri Krenek est hétéroclite : elle comprend par exemple des installations inter-média ou bien ses propres nus contemplatifs qui ont attiré beaucoup d´attention sur ce jeune auteur dès le début de ses études à l´Institut de la photographie créative à l´Université de Silésie à Opava.
Aujourd´hui, on connaît surtout ses trois cycles de photographies documentaires démontrant différents aspects de la globalisation et de la consommation de masse.
Dans son cycle Hypermarchésprésenté comme mémoire à l´Université, Jiri Krenek était obligé d'affronter l'existence de célèbres photos des centres commerciaux de Martin Parr, documentaliste britannique : il était clair que les connaisseurs de la photographie moderne compareraient les travaux de Jirí Krenek à ceux de Parr, comme n´importe quelle photo avec des Roms est habituellement comparée avec les photos du livre „Gitans“ de Josef Koudelka.
Jirí Krenek a su faire face à cette concurrence et Martin Parr en personne a bien apprécié ce cycle pendant l´exposition „La ville en photographie documentaire tchèque moderne“ organisée dans le cadre de la Biennale de la photo à Moscou en 2004.
L´originalité des travaux de Jirí Krenek a été paradoxalement accrue par l'interdiction de prendre des photos dans des hypermarchés qui ont poussé récemment dans les banlieues de Prague ou d´autres villes tchèques.
Jirí Krenek a été obligé de réaliser la plupart de ses prises sur des parkingsdevant les centres commerciaux où il cadrait avant tout des clients se hâtant impatiemment dans ces cathédrales modernes du commerce, rangeant leurs courses gigantesques dans les coffres de leurs voitures, se restaurant sur place,succombant ou résistant à des offres exceptionnelles …
Il a très rarement réussi à faire des prises à l´intérieur des hypermarchés : saisir par exemple des mères contemplant des prix de promotion et oubliant leurs enfants dans les caddies… la victoire du moloch de la consommation sur les relations humaines.
L'utilisation des spots d'un vert agressif joue un rôle important dans les photos de Jirí Krenek. Cette lumière verte magnifie la fantasmagorie de ce spectacle du commerce de masse dont les acteurs rappellent des fantômes ou des personnages en matière plastique venus d'un autre monde.
Quelques unes de ses photos évoquent les tableaux expressionnistes de George Grosz ou Otto Dix, qui dépeignent souvent des valeurs et des relations humaines déformées.
D'autres parmi de ses photos ressemblent à des scènes de films, mais Jirí Krenek ne les a pas arrangées, il n'a fait que les saisir. En utilisant les contrastes des couleurs chaudes et froides et en utilisant le grand angle, il a transcrit des scènes absurdes dont on peut être témoin dans tous les supermarchés et parkings.
Et en y ajoutantune technique parfaite des agrandissements grand format, il n´y a rien d´étonnant que les Hypermarchés de Jirí Krenek aient attiré une telle attention et aient remporté des prix.
Jirí Krenek a créé un autre tableau critique dans le cycle Petites villes, né grâce à une subvention de la ville de Prague. Jirí Krenek a été le premier photographe à s´intéresser plus profondément au style de vie des habitants des cités - satellites récemment construites qui devaient être une confirmation du succès des nouveaux riches ainsi que la réalisation de leurs rêves de vivre dans de belles maisons en pleine nature.
Dans ses photos des cités-satellites de la banlieue de Prague, Mr. K?enek adoucit son sarcasme du cycle Hypermarchés en le transformant en une ironie fine nous faisant voir une architecture des maisons et leur équipement kitsch, de vaines imitations des villas des millionnaires californiens, de petits jardins clôturés, décorés de statuettes de nains et d'escargots, des vues des fenêtres donnant non sur la nature mais sur le parking d'un supermarché voisin, l'ennui désespéré des femmes qui ne savent pas comment occuper leur temps libre en attendant le retour de leurs enfants de l'école et de leurs maris du travail.
De nouveau, les couleurs aiguës, les combinaisons de la lumière du jour et de flash et des contrepoints parfois absurdes de différents motifs jouent un rôle important dans ce cycle, mais l'ensemble donne une impression rassérénée par rapport au cycle précédent.
Peut-être l'auteur veut-il faire comprendre qu'il n'a pas l'intention de profiter de la bonne volonté des personnes qui habituellement gardent jalousement leur vie privée et qui lui avaient exceptionnellement ouvert les portes de leurs nouvelles maisons ? Puisque ce sont des entrepreneurs véreux, construisant des quartiers nouveaux sans égard pour des traditionsarchitectoniques et urbanistiques locales, sans aires de jeu ou de sport et sans transport urbain qui sont coupables du fait que la réalité de la vie des nouveaux riches soit aussi éloignée de leurs rêves .
Le dernier cycle des documents de Jirí Krenek est celui des Portables, inspiré par ses nombreux déplacements aux courses deFormule 1 dans des pays différents. L´auteur y démontre l´attaque mondiale des portables utilisés de la même façon et dans de pareilles circonstances par des femmes voilées dans les pays arabes, par des entrepreneurs japonais, par des ados à Oxford Street à Londres ou par une jeune fille mangeant sa glace sur une plage à Corfou .
Comme dans le cycle Hypermarchés, il utilise des filtres de couleur, cette fois-ci surtout des filtres bleus fixés devant l´éclair électronique pour obtenir des prises stylisées expressives dont les couleurs irréelles intensifient l´effet d'artificialité.
Bien que les technologies modernes permettent aujourd´hui de réaliser des modes de communications auparavant inimaginables, les photographies de K?enekposent une question dérangeante : Est-ce que toutes ces technologies étonnantes contribuent vraiment à rompre la solitude des gens et aident à leur rapprochement?
Les cycles Hypermarché, Petites Villes et Portables représentent malgré toutes leurs différences un ensemble uni par le sujet et par le style témoignant d'un monde qui s´unifie, qui se commercialise et qui se globalise, témoignant d'un monde perdant le caractère individuel, la spécificité régionale, les valeurs traditionnelles et les relations humaines.
Jirí Krenek nous fait voir par l´intermédiaire d´un document photographique moderne différents problèmes et nous pose à cette occasion de nombreuses questions dont les réponses restent à trouver par le spectateur.
Vladimír Birgus
Centre tchèque
Téléphone (+33) 153 730 022
Fax (+33) 153 108 727
Site web www.czechcentres.cz/paris
Email ccparis@czech.cz
18 rue Bonaparte
75006 paris
Mardi - Vendredi 13h - 18h Samedi 14h - 19h Nocturne le jeudi 13h - 20h Ouvert tout l'été