
Olivier Marlard, invité au château de Suze-la-Rousse, présente une série de photographies de paysages hivernaux. Les clichés, pris de la fenêtre d’un train, composent un univers plastique original, tirant le blanc de la neige vers l’abstraction, agrandissant les ombres squelettiques des arbres vers le noir. Ces effets se multiplient par le choix de tirages très grands ou au contraire très petits, comme des croquis.
« A New-York, il y a trente ans, un monsieur photographiait, des années durant, à sa fenêtre, des petits objets ; les buildings se dressaient devant lui, imposants, pendant qu'il s'affairait à capter au mieux la lumière ; la neige recouvrait les allées du square, les automobiles dessinaient des arcs de cercle et les passants imprimaient leurs pas.
Reprenant ses pas, comme un serment, je me suis attardé sur le rebord de ma fenêtre .
Peut être existe-t-il au moins deux manières d'entrevoir : celle qui consiste à se déplacer, à courir le monde comme un témoin privilégié de son temps et celle qui consiste à rester là et à s'apercevoir qu'une multitude d'indices nous donne rendez-vous constamment avec nous-mêmes. » O. Marlard
Olivier Marlard étudie la photographie en 1985 en Belgique auprès de Daniel Brunemer. Il s'intéresse à l'architecture industrielle du Nord de la France et contribue à de nombreuses publications sur le patrimoine jusqu'en 1996 à la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Sur les planches des théâtres avec danseurs et comédiens, il réalise à partir de 1997 de nombreux reportages sur l'art de la scène et le corps. En 2004, il quitte les plateaux de tournage pour se consacrer à ses travaux personnels.