
Autrefois, le fer et le verre des pavillons Baltard accueillaient maraîchers et badauds en tous genres dans les Halles de Paris. Ces matériaux nobles ont aujourd hui cédé leur place aux miroirs, vitrines, plexiglass, à un espace qui incite le passant à la consommation frénétique.
Métro, boutiques, cinémas, espaces verts, nourrissent le fourmillement incessant des journées... puis, la nuit tombe... prémices d’une vie jusque là sous jacente, un autre battement s’installe, propice aux rituels qui orchestrent la face cachée du lieu.
Son rythme est beaucoup plus lent, il devient plus humain. L’espace aussi prend une autre dimension, les miroirs salis par la pluie séchée renvoient la lumière des néons abandonnés sur les vitres brisées.
Il est alors minuit. Les indigents s’installent tranquillement comme de vieux reptiles sur le carrelage fatigué, tandis que les petits dealers déambulent dans la pénombre, sous l’oeil furtif du passant qui se hate.
Rencontrer ces hommes et ces quelques femmes marginalisés, les approcher pour comprendre leur regard lucide, surprenant de vérité, qui, entre deux gorgées d’ivresse interrogent notre vie. Le projet est de présenter une série de portraits photographiques accompagnées d une série de portraits filmés en super 8, le but étant de confronter le spectateur à cette beauté émergeant de la détresse.