Atelier Gustave 36, rue Boissonade 75014 Paris France
Pour rejoindre la Moldavie depuis l'Italie, le bus doit traverser l'Autriche, l'Hongrie et la Roumanie.
En 2004, pour obtenir mon visa à la frontière romano moldave j'ai dû subir un interrogatoire en règle dans un petit bureau aux couleurs délavées. En 2007, je n’avais qu’à montrer mon passeport. Depuis l’élargissement des Vingt Sept à la Roumanie et à la Bulgarie en janvier 2007, la Moldavie est un pays à la frontière de l’Union européenne. En marge.
En parcourant le pays dans des Marshrutkas cahotants - de vieux minibus d'origine allemande ou hollandaisej'ai perçu le vide et l'abandon d'une terre‘au-delà’, d’où jeunes et vieux partent avec le courage et l'espoir comme seuls bagages. En même temps, j’ai pu ressentir la chaleur et la tendresse de ses habitants, profondément latins.
On y parle roumain, parce que l'Histoire a longtemps lié la Moldavie à son ‘grand frère’ et puissant voisin roumain; on y parle russe depuis qu’un jour, une idéologie a décidé des limites du pays et que la petite région de Transnistrie dans l'Est, ne reconnaît pas d'autres autorités que celle de Moscou ; on y parle aussi turque, plus au Sud, dans une steppe dont l'accès à la mer Noire est un ancien souvenir.
Partie à la recherche d'une réponse aux limites et frontières de l'EUrope, j'ai découvert un pays à la recherche de son identité. Un pays au futur incertain, avec des citoyens constamment en mouvement et des paysages dont on ne perçoit pas encore l'horizon.