Mois de la photo 2008
Galerie Susan Nielsen 14 rue des coutures st gervais 75003 Paris France
Dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, novembre 2008, la galerie susan nielsen présente du 6 novembre au 13 décembre 2008 l'exposition STALKER du photographe danois ERIK STEFFENSEN. Le vernissage aura lieu le jeudi 6 novembre de 18 à 21 heures en présence de l'artiste.
L'œuvre d'Erik Steffensen prend appui sur la culture populaire actuelle tout en explorant l’histoire de l’art et ses perspectives théoriques. Ses photographies proposent une réflexion sur la signification de nos références culturelles communes et la fascination qu’elles exercent, à travers une exploration de lieux et de phénomènes faisant partie de la mythologie contemporaine occidentale. Son œuvre parle de peurs du néant et de solitude, mais ne manque pas d'humour et d'ironie.
Récemment, Erik Steffensen s’est plongé dans l’univers étrange et pesant de 'Stalker ', film de 1979 du réalisateur russe Andrei Tarkovski. Il conçoit les images de ce film lent, équilibré et intense comme des instantanés - assimilables à la pratique photographique. Prenant appui sur le film, les photos de Steffensen forment un espace distinct, dans lequel un équilibre statique et dense fait écho au langage saturé du film. Comme chez Tarkovski, une luminosité particulière émane de ses photographies, où des couleurs d'une étrange sensibilité transposent une géographie de lieux en un voyage intérieur. Son travail souligne la complexité des questions que soulèvent la mutation et l’amalgame entre médias, et met l'accent sur les interconnections : les relations entre ses photos et l’œuvre de Tarkovski, le courant qui s’établit entre l’œuvre et le spectateur, et la porosité entre cinéma et photographie.
Dans le film, deux hommes, guidés par un Stalker, partent à travers 'la zone' à la recherche d'un lieu, 'la chambre', où l'on dit que tous les désirs les plus intimes peuvent être réalisés. Dans l’œuvre de Steffensen comme dans celle de Tarkovski, le voyage en lui-même l’emporte sur l’objectif à atteindre. Se référant au cinéma, à l’art ou à la musique Erik Steffensen interroge l’idée de pèlerinage contemporain, en s'appuyant sur la notion d'exploration obsessionnelle et utopique de terrains interdits, inaccessibles par principe mais exerçant une fascination quasi mystique. En tant que photographe, il joue également sur l'ambiguïté du mot Stalker situé quelque part entre 'rôdeur' et 'harceleur', qui repose sur l'idée de traque en référence au culte excessif voué aux icônes populaires issues du showbiz.
La densité énigmatique de son œuvre est liée à sa qualité picturale mais également au fait que son sujet n’est jamais entièrement dévoilé. Finalement, pour Erik Steffensen il s'agit surtout d'explorer l'acte lié au regard, et la capacité à se laisser saisir par celui-ci. De voir et de saisir l'articulation d'un espace tout en y perdant pied.