Un nouveau regard sur l’Afrique : les artistes de l’exposition que nous vous présentons ici dévoilent le continent à travers la variété de ses animaux et de ses paysages. Cette image tend malheureusement à être oubliée en raison de l’actualité avec ses problèmes et ses conflits. Malgré les difficultés politiques et ethniques, les photographes concentrent dans leurs travaux toute leur fascination pour cet immense continent. Que ce soit les paysages d’Horst Klemm, les vues du Kenya de Laurent Baheux, chargées de puissance et de dignité, les paysages de Namibie de René Clohse qui rappellent des décors de théâtre, les imposants panoramas de Hans Gasser ou les vues du ciel, belles à en couper le souffle de Michel Poliza – dans toutes ces oeuvres nous découvrons une Afrique poétique qui nous touche profondément et nous anime.
Pendant des dizaines d’années, Horst Klemm a travaillé sur commande. Cependant, la véritable passion du photographe domicilié au Cap en Afrique du Sud, demeure la nature et le monde infiniment varié des animaux. Klemm est un voyageur classique, toujours accompagné de son appareil photo. Il a traversé le désert d'Arabie à dos de chameaux et connaît la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée aussi bien que les vastes paysages d'Afrique où il revient encore et toujours. Ses photographies expriment sa communion avec le paysage. Ses représentations d’animaux sont les réminiscences conscientes d'un temps où la lenteur était encore indispensable.. Ce que Horst Klemm nous montre dans ces photos, à travers sa fusion avec la nature va bien au-delà de l’image visible et nous révèle l'âme des paysages et des animaux. Klemm dit à ce sujet : « Matisse a dit une chose très juste : « Aie du plaisir à regarder le ciel, les arbres et les fleurs. Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir. » Ces paroles expriment quelque chose qui dépasse la notion de Nature même. Elles nous remémorent notre grâce. Cela m'arrive souvent de revenir des années plus tard à un endroit que j'ai déjà photographié. À chaque fois, je me trouve dans un environnement nouveau et magique, une énergie différente et de nouvelles sources d’inspiration s’en dégagent. J'essaie toujours de transmettre au spectateur une émotion unique sous forme d’image artistique, partant, une expérience visuelle des sujets et des lieux qui soit inoubliable. »
Passionné par l'âge d'or de l'exploration et de la découverte, Horst Klemm photographie depuis 27 ans dans les contrées les plus reculées de la brousse africaine. Il rêve de prendre la photo qui nous fasse entendre le coeur de l’Afrique. À la chasse de cette photo ultime, Klemm se fit menacer par des bandits, attaquer par des crocodiles,
poursuivre par des léopards et attaquer par des lions, des éléphants des rhinocéros et des buffles. Il fut atteint de la malaria, de la fièvre à tiques et de la bilharziose. Il supporta des canicules extrêmes et des froids mordants, des heures d'attente sans fin. Cependant, Klemm ne chercha ni les sensations fortes ni les défis. Souvent seul durant de longues semaines, il cherche seulement à communiquer avec la nature et à nous faire part de son vécu grâce à ses innombrables et pénétrantes photos.
Extrait de l'épilogue d'une publication sur les éléphants, 2005
MICHAEL POLIZA
Celui qui voyage a quelque chose à montrer. Michael Poliza, né en 1958, entreprend avec son ami Stefan Breuer un voyage de huit semaines. Destination Le Cap en partance de Hambourg en hélicoptère. Au départ, environ 150 escales dans 14 pays sont prévues. Le résultat de ce voyage : une multitude de photos de paysages et d'animaux, capturées à vol d’oiseau et encore jamais vues jusqu’ici. Les grands espaces succèdent aux gros plans, les essaims d'oiseaux aux champs géométriques, les montagnes majestueuses aux troupeaux migrateurs, nous dévoilant tour à tour les faces cachées du continent. La beauté à l’état pur. Le voyage n’est pas toujours facile. « La chance née de la rencontre entre une bonne préparation et une bonne occasion », explique Poliza dans le magazine Stern. Poliza semble flotter silencieusement au-dessus du paysage, tel un oiseau guettant sa « proie », il attend l'instant décisif, le moment propice où le sujet et la lumière s'accordent parfaitement. L'important c'est « l’adhésion totale aux règles de la nature et du monde sauvage ». La récolte que le photographe nous ramène d'Afrique témoigne de son immense respect des paysages et du monde animal et de son attention infinie à la dignité du continent.D'une certaine façon les photographies de Poliza nous rappellent les scènes que perçoit Denys Finch Hatton (Robert Redford) du haut de son avion lorsqu'il atterrit avec sa machine à hélices sur les terres de sa maîtresse Karen Blixen (Meryl Streep) et lorsqu'il s'envole ensuite de sa ferme vers le White Highlands kenyan. Nous nous rappelons également cette dernière scène du film : « Out of Africa » de Sydney Pollack lorsque le regard quitte la tombe de Denys décédé dans une chute d'avion, plane au-dessus de la plaine et se perd dans l'infini lointain du paysage tandis qu'un lion incarne l'âme du continent, du disparu ou peut-être les deux à la fois.
LAURENT BAHEUX
Le photographe Laurent Baheux vit à Paris. Il a réalisé ses photographies entièrement en noir et blanc avec un Canon Eos numérique dans le Sud du Kenya - précisément dans la réserve de Massai Mara, prolongement naturel du grand Serengeti et d’un parc national réputé. Baheux pense que la couleur ne ferait que compliquer la lecture de l’image et l’Afrique « c’est surtout une terre de contrastes ». « Terre de lions » est le titre de sa série prestigieuse de photographies. Laurent Baheux travaille depuis 1998 comme reporter professionnel. Il est tombé dans la photographie comme on entre en religion. Cette passion, devenue métier, ne l’a plus quitté depuis. En photographie, Laurent Baheux est entièrement autodidacte. Il s'est formé dans l'action, sur le terrain, à partir de 1994 et a appris son métier de journaliste en multipliant les reportages d'événements sportifs, d'abord comme rédacteur puis comme photographe. En 2003, il fonde l'agence Photovision. Baheux voyage régulièrement en Afrique depuis 2002. Ses aventures dans le monde sauvage l’ont entraîné au Kenya, en Tanzanie, en Afrique du Sud et en Namibie. « Terre des Lions » est une sorte de Work-In-Progress et d'autres voyages sont prévus.
RENÉ CLOHSE
« Mes photographies sont architecturales, graphiques, concrètes, nettes, mais tout de même d'une grande sensibilité» - c'est ainsi que le photographe belge René Clohse, né en 1958, décrit son travail. Effectivement, les photos de désert de la série « Namibie », réalisées à la fin de la saison des pluies en 2000, fascinent par leur simplicité. Le terme « photo-graphie » signifie mot à mot « Image de lumière » et c'est exactement ce qui émane de ces photos aux mises en scène théâtrales , réalisées sur négatifs au moyen format : ce sont des images graphiques baignées de lumière ! Une autre caractéristique nous frappe : le côté théâtral. Certains sujets de Clohse évoquent des décors de théâtre qu’on pourrait facilement imaginer comme fond de ballet contemporain, d'une pièce d'Anton Tchekhov, d'un opéra moderne ou d'un film. Il est rare de voir de telles photographies, réalisées sans aucune manipulation et si proches de mises en scène - fascinant.
HANS GASSER
Hans Gasser est né en 1950 à Schwaz dans le Tyrol. Il vit depuis 1967 à Innsbruck, en Autriche. Comme photographe il ressent toujours les vues désertiques comme un défi à relever. Il se sert de la photographie panoramique comme d’un instrument pour mettre en évidence l’immensité du désert et communiquer au public la fascination d’un pareil décor. Depuis 1990, Hans Gasser a entrepris plusieurs voyages dans les régions du désert du Sahara, et récemment il a visité le sud de la Libye.
À propos de Lumas
Représentée dans cinq pays grâce à ses 13 galeries d’éditions, LUMAS propose des photographies d’art de qualité muséale à des prix abordables. Plus de 940 oeuvres de 120 photographes établis et talents prometteurs constituent un portfolio diversifié qui offre une vision détaillée de l’art, du design et de la photographie contemporaine. Les oeuvres proposées sont des originaux signés par l’artiste et disponibles sous forme d’éditions limitées en général de 75 à 150 exemplaires. Ces éditions permettent de proposer des prix abordables compris entre 120 et 600 euros à tous les jeunes collectionneurs et les passionnés d’art.