Organisée dans le cadre de la quatrième Année Polaire Internationale par Nicolas Mingasson, photographe et directeur artistique de l’exposition
A l’occasion de la quatrième Année Polaire Internationale, Nicolas Mingasson, photographe passionné de l’Arctique qu’il parcourt depuis plus de dix ans, a proposé au Sénat de présenter une exposition de photographies consacrée au pôle nord. Le Sénat lui a demandé de compléter son travail par des photographies de l’Antarctique afin d’offrir une vue d’ensemble des pôles.
Nicolas Mingasson a fait appel à l’équipe de Chambre avec Vues, sa galerie, pour organiser avec lui, puis coordonner le montage de cette exposition.
Ensemble, ils ont sélectionné 7 photographes : François Lochon, Kjell Ove Storvik et Karim Agabi, Nicolas Dubreuil, Eric Lefebvre, Jean-Robert Petit et Yves Soulabaille de Look at Sciences, pour la qualité de leur travail en couleur sur le pôle sud. La 19ème exposition photographique présentée sur les grilles du Sénat « Terre des Pôles » était née...
Composée de 80 photographies, « Terre des Pôles » est l’une des plus importantes expositions photographiques réalisées à l’occasion de l’Année Polaire Internationale.
En accueillant cette exposition, le Sénat, qui avait déjà ouvert l’Année Polaire Internationale, a souhaité décliner d’une autre manière sa mission d’information auprès des citoyens sur des questions collectives aussi primordiales que l’avenir de notre planète.
A travers les témoignages sur la vie au quotidien des populations de ces régions extrêmes, cette exposition a pour objet d’informer un large public sur les conséquences induites par notre mode de vie et de l’alerter sur l’impact du réchauffement climatique et sur l’urgence de modifier nos habitudes.
Organisée sous le haut patronage de Christian Poncelet, Président du Sénat, cette exposition sera présentée au public dans le cadre prestigieux des grilles du jardin du Luxembourg du 24 septembre 2008 au 4 janvier 2009, avec le soutien de la Fondation d’Entreprise Total.
Réchauffement climatique : état d' urgence
La quatrième Année Polaire Internationale (API) qui a commencé en mars 2007 et s’achèvera en mars 2009, rassemble la communauté scientifique autour de programmes de recherche ambitieux dont l’objectif est d’augmenter les connaissances sur les pôles et leur rôle dans la régulation du climat.
En effet, à l’heure où le réchauffement climatique est au centre des préoccupations - selon l’OMS, il serait d’ores et déjà responsable de la mort de 150 000 personnes par an - les pôles deviennent des lieux d’observation privilégiés pour mesurer l’évolution et l’impact environnemental du réchauffement climatique.
La première conséquence du réchauffement concerne les glaces. Les banquises perdent en surface et en volume. Ce changement est très rapide et lourd de conséquence. Ainsi le Groenland a perdu 80 milliards de tonnes de glace en 2003 et 230 milliards en 2005. Entre 1978 et 2005, c’est 20 à 25 % de la surface de la banquise qui ne fond pas en été, qui a disparu. Cette fonte a pour conséquence d’accélérer encore le réchauffement climatique, les surfaces blanches reflétant l’énergie du soleil étant moins importantes. Et avec la disparition de la banquise, ce sont des communautés humaines, mais aussi des espèces animales et végétales qui sont menacées.
Les pôles sont donc devenus les laboratoires de recherche et d’expérimentation sur le réchauffement climatique. Les missions scientifiques sont nombreuses à l’occasion de l’année polaire qui a marqué un véritable coup d’accélérateur sur les recherches.
Une seconde contre nos habitudes
A côté de cette approche scientifique, des photographes comme Nicolas Mingasson, François Lochon, Kjell Ove Storvik, Karim Agabi, Nicolas Dubreuil, Eric Lefebvre, Jean-Robert Petit et Yves Soulabaille apportent leurs regards croisés sur la vie fascinante de celles et ceux qui, aux confins gelés du monde, sont les témoins et aussi les victimes des bouleversements en cours.
Pour définir les intentions de son travail, Nicolas Mingasson écrit : « L’objectif de ma mission n’est pas de démontrer photographiquement le phénomène du réchauffement, domaine réservé à des scientifiques mieux équipés que moi. En revanche, ma démarche est, en faisant partager la vie des populations de l’Arctique russe, de proposer une base de réflexion sur le pourquoi du réchauffement climatique, sur nos modes de vie et que mes photos et aventures soient l’occasion d’un temps d’arrêt et de réflexion, une seconde contre nos habitudes ».
Nicolas Mingasson , un photographe humaniste
Nicolas Mingasson a toujours mis l’homme au coeur de sa démarche
photographique.
Né en 1967, Nicolas Mingasson a vécu des expériences professionnelles très variées. Sa passion de la montagne, de l’aventure et de la photographie l’ont amené à porter son regard vers les individus confrontés à des situations extrêmes. Il a réalisé de nombreux reportages et expéditions : reportages de guerre en Bosnie (nomination au World Press Photo) et au Rwanda, traversée du Tibet à vélo (Prix de la Ville de Paris), ascension de l’Aconcagua (plus haut sommet d’Amérique du Sud), traversée à ski du lac Baïkal, lère exploration de la cordillère Darwin au Nord du Cap Horn.
En 1994, il découvre l’Arctique à l’occasion d’un reportage sur la première expédition touristique au Pôle Nord Géographique. Pour lui, il s’agit d’un véritable coup de foudre. Il consacre dès lors son temps à l’Arctique russe.
Nicolas Mingasson organise des expéditions avec quelques uns des plus grands aventuriers polaires comme Jean-Louis Etienne, Borge Ousland, Rune Gjelnes et Torry Larsen, Ola Skinarmo, Alain Hubert ainsi que pour des programmes scientifiques d’envergure internationale pour la National Science Foundation (USA) ou l’Arctic and Antartic Research Institute (Russie) et devient un expert en logistique polaire reconnu dans le monde entier.
Nicolas Mingasson poursuit sa mission
Pendant que Chambre avec Vues travaille au montage de l’exposition, Nicolas Mingasson est reparti réaliser de nouvelles images qu’il ne tardera pas à nous faire découvrir. En effet depuis décembre 2007, il a entrepris un vaste programme intitulé « Sentinelles de l’Arctique ».
Soutenu par un comité de parrainage composé de l’explorateur Jean- Louis Etienne, du climatologue Jean Jouzel, de l’écrivain Erik Orsenna, du photographe Sebastiao Salgado, et de Paul Vergès, président de l’Office national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), cette expédition est réalisée en collaboration avec Libération au travers d’un site Internet : sentinelles.liberation.fr et un rendez-vous régulier dans la rubrique EcoTerre du quotidien.
Les photographes del’Antarctique
François Lochon
Depuis ses débuts de photo-journaliste à l’agence Gamma à l’âge de 21 ans, il a parcouru tous les continents et couvert l’actualité dans le monde entier. Son travail a été primé trois fois par le célèbre «World Press», et il a obtenu en 1984 le Prix Paris Match pour son sujet sur la guerre Irak-Iran. Pour lui aussi, qui a pourtant «tout vu», «tout photographié», sa fascination pour l’Antarctique devient une passion dévorante. Plusieurs voyages lui permettront d’y séjourner 7 mois.
Kjell Ove Storvik
Vit dans les îles Lofoten en Norvège. Depuis 15 ans il photographie tant l’Arctique que l’Antarctique, attiré par l’environnement polaire. Ses photographies ont été publiées dans les plus prestigieux magazines internationaux, ont illustré plus de 25 livres et ont fait l’objet de nombreuses expositions en Norvège.
Depuis les 5 dernières années il travaille aux côtés d’astrobiologistes qui développent des méthodes de détection de vie et testent des équipements performants en vue de futures missions sur Mars.
Karim Agabi
Diplômé de l’Ecole Polytechnique d’Alger, Docteur en Sciences de l’Ingénieur, et Ingénieur d’Etude de l’Université de Nice Sophia-Antipolis (UNSA) au Laboratoire Universitaire d’Astrophysique de Nice (LUAN), il s’est spécialisé depuis son doctorat en instrumentation de qualification des sites astronomiques. Son nom est indissociable de la station franco-italienne Concordia. C’est dans cette station située dans la zone centrale de l’Antarctique, au Dôme C, que Karim Agabi a dirigé en 2005 le premier hivernage dans le cadre du projet de qualification du site baptisé «CONCORDIASTRO».
Nicolas Dubreuil
Maître de conférences à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, et chercheur au Laboratoire des Sciences de l’Informatique de l’Image et de la Télédétection, il enseigne l’informatique graphique. Photographe et vidéaste spécialiste des Pôles, il a réalisé et publié plusieurs reportages photos et deux documentaires vidéo. Depuis 10 ans, il réside régulièrement dans l’Arctique. Passionné par les grands espaces sauvages et les populations Inuits, il organise et conduit de nombreuses expéditions en Alaska, au Canada, en Islande, et au Groenland.
Eric Lefebvre
Ingénieur en électronique, il travaille depuis 1984 dans le laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement du CNRS à Grenoble. Depuis sa première expédition polaire en 1988, il a participé à 13 expéditions principalement au Dôme C mais aussi à Vostok Passionné de photographie depuis toujours, il a réalisé en images le récit de ces aventures.
Jean-Robert Petit
Directeur de recherche au CNRS, titulaire d’un doctorat de physique option glaciologie.
Yves Soulabaille
Photographe indépendant depuis une vingtaine d’années, travaille pour la presse et la communication.