Dans cette exposition personnelle d’Anya Maysuk, première en France, la galerie Small&co présente ses photographies issues de deux séries : « Le dernier l’été de l’enfance » et « To see the sea ».
Anya Maysuk, jeune photographe de 18 ans de Saint-Pétersbourg, déjà remarquée et appréciée en Russie et en Europe, est une élève de Sergey Maximishin. Ce dernier décrit Anya comme une personne possedant « une parfaite oreille photographique ».
Et c’est un mot juste pour expliquer le travail d’Anya Mausuk. Habile avec de la couleur et avec du noir et blanc, chose rare, elle s’intéresse à sa vie quotidienne, à son entourage, ainsi qu’à des thèmes plus sociaux comme les orphelins ou un championnat de football des handicapés.
En choissant de capter certains détails de la situation, elle arrive de nous plonger dans l’ambiance à tel point qu’on croit sentir les odeurs et entend des bruits. Les rires des enfants, les cris autoritaires des adultes, le sifflet du juge, le vent des champs, les senteurs de l’herbe coupée, la brise marine et le goût de sel sur les lèvres gercées.
Dans « Le dernier l’été de l’enfance » Anya nous raconte son passage à l’âge adulte. Le village reculé Selishi, qui fut autrefois un grand kolkhose, n’est plus peuplé que de vieillards. Mais il s’anime pendant les vacances, quand les petits-enfants viennent passer leur été chez les grands-parents : période de l’insouciance, des jeux, des baignades et des escapades nocturnes. Cette parenthèse de trois mois, un répit avant l’année scolaire, devient pour Anya la dernière - la vraie vie d’adulte s’ouvre devant elle. Un point de non-retour.
« To See the Sea » et un autre récit du journal intime.
« Tu n’as jamais vu la mer ? Comment est-ce possible ?
- Oui j’en ai rêvé, des milliers de fois, de voir cette masse qui respire, qui vit sa vie...
- alors oui, on y va ! Pour de vrai ! «
Un petit carnet de voyage, un bloc-notes photographique où Anya Maysuk inscrit par touches de couleur la musique de ses sensations. Les rayures vertes du train comme les vagues de la mer. Les coups solaires et la crème fraîche en remède traditionnelle. La chaleur, la poussière, la fatigue.
Anya Maysuk : juste et palpitante.